ورشة عمل لإتحاد المصارف العربية بمشاركة الأمين العام د. وسام فتوح
عن «كيفية عمل البطاقات داخل القطاع المصرفي» في طرابلس/ ليبيا
د. فتوح: موجودات المصارف الليبية تتخطّى عتبة 38 مليار دولار
وهي من أعلى نسب النمو بين القطاعات المصرفية العربية
الموجودات المجمّعة للقطاعات المصرفية العربية
بلغت نحو 5 تريليونات دولار في نهاية العام 2024
تحدّث الأمين العام لإتحاد المصارف العربية الدكتور وسام فتوح عن أهمية القطاع المصرفي الليبي، ولا سيما معدّلات النمو التي حقّقها في العام 2024، فضلاً عن معدّلات النمو الجيدة التي حقّقها القطاع المصرفي العربي، وذلك في خلال ورشة عمل، بعنوان «كيفية عمل البطاقات داخل القطاع المصرفي (الإصدار- التغطية – التسويات)» والتي نظّمها الإتحاد لموظفي مصرف الخليج الأول الليبي في مقر المصرف في العاصمة الليبية طرابلس، لمدة خمسة أيام (ما بين 5 كانون الثاني/ يناير 2025 و9 منه)، بإجمالي 25 ساعة تدريبية، في حضور عبد الرزّاق الترهوني عضو مجلس إدارة إتحاد المصارف العربية والمدير العام لمصرف الجمهورية ورئيس إتحاد المصارف الليبية، حيث قدّم محاضرات ورشة العمل الدكتور أحمد محمد نبيل، الرئيس التنفيذي المالي عضو لجنة الادارة العليا، بنك قطر الوطني – مصر.
وقال الأمين العام لإتحاد المصارف العربية الدكتور وسام فتوح «نعتقد أن هذا اللقاء الهام له إفادة كبيرة للمصارف الليبية لمناقشة التطورات والمستجدات في ليبيا»، مشيراً إلى «أن هذه الفعّالية تنعقد في ظل تحقيق القطاع المصرفي الليبي تطوّرات كبيرة على مختلف الصعد، وتحديداً في معدّلات النمو الكبيرة والتي حقّقها خلال الفترة الماضية، إذ تشير بيانات المركزي الليبي إلى تخطي حجم موجودات المصارف الليبية عتبة 38 مليار دولار في نهاية الربع الثالث من العام 2024، محقّقة نسبة نمو فاق 13% خلال الأشهر التسعة الأولى منه، وهي من أعلى نسب النمو بين القطاعات المصرفية العربية، كما كان متوسط نسبة النمو السنوية التي حقّقها القطاع المصرفي الليبي خلال السنوات الخمس الماضية نحو 10%».
وخلص د. فتوح إلى القول: «بالتوازي، ومع تطوُّر وإزدهار القطاع المصرفي الليبي، فقد حقّق القطاع المصرفي العربي نمواً جيداً خلال العام 2024، رغم الإضطرابات الجيوسياسية، التي شهدتها المنطقة، حيث تشير تقديراتنا إلى بلوغ حجم الموجودات المجمّعة للقطاعات المصرفية العربية نحو 5 تريليونات دولار، في نهاية العام 2024 بنمو نحو 8% عن نهاية العام 2023، كذلك تشير تقديراتنا إلى تخطّي حجم الودائع عتبة 3 تريليونات دولار، فيما القروض تصل تقريباً إلى 3 تريليونات دولار، أي أن القطاع المصرفي العربي قد منح تمويل الإقتصاد بنحو 3 تريليونات دولار».
Éclats d’Inspiration: Femmes Arabes Visionnaires Guidant la Voie de l’Autonomisation vers un Avenir Durable»
Thème de couverture
Femmes Arabes Visionnaires : illuminant le chemin de l’autonomisation vers un Avenir Durable.
Paroles d’expert, Dossiers, Articles, Interview
La BMCI et la BERD, s’allient en faveur des femmes entrepreneures
Signature à Rabat d’une déclaration d’intention sur l’autonomisation économique des femmes
Une Décennie d’Innovation : L’Impact du Centre pour l’Entrepreneuriat et l’Innovation de l’Université Américaine du Caire sur l’Écosystème Égyptien
Le Gulf International Bank (GIB) s’engage fermement en faveur de l’autonomisation des femmes en tant que signataire des Principes de l’ONU Femmes
Réussite Éclatante à la Finale de la Compétition Femme Francophone Entrepreneure 2023 au Liban
Un prêt de l’IFC à la Banque Misr pour soutenir les MPME d’Égypte
Autonomisation Économique des Femmes dans la Région Méditerranéenne : Les Initiatives de l’UfM pour Stimuler l’Entrepreneuriat Féminin et Réduire les Inégalités de Genre
First Abu Dhabi Bank egypte signe les Principes des Nations Unies pour autonomisation des femmes, renforçant son engagement envers l’égalité des sexes et la diversité au sein de l’environnement professionnel»
Markaz – Racines Traditionnelles – Vies Contemporaines
La place de la femme dans les conseils d’administration des banques et des institutions financières en Europe : Une nécessité à encourager davantage.
Sally Shamieh, Research Project Manager: Le Paradoxe de la Parité des Genres: Progrès et Persistance
Entrevue
Mohammed Al-Etreby – Banque Misr: Une Vision Engagée en Faveur de l’Autonomisation des Femmes et de la Diversité des Genres
Entrevue de Mme Mouna Saaied Gattoufi, Déléguée Générale, Conseil Bancaire et Financier, Tunisie
Al-Amine Nejjar, Président du Directoire Al Barid Bank
Nahla Khaddage Bou Diab, COO, AM Bank et responsable du Groupe de la diversité des genres pour l’Union mondiale des banquiers arabes – Liban
Leila Doukali – Présidente nationale de l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM)
Etude
Un Partenariat Stratégique : L’Union des Banques Arabes et l’Union pour la Méditerranée Ensemble pour l’egalité, l’Autonomisation des Femmes et l’education Financière».
Le rôle des femmes arabes dans le développement socio-économique
Les réunions de la banque mondiale et du fonds monétaire international à Marrakech: un signe du « partenariat exceptionnel » avec le Maroc
Thème de couverture
Réunions annuelles FMI-BM 2023 à Marrakech : Le Maroc, un cadre idoine pour discuter les défis mondiaux et pour examiner les opportunités prometteuses en Afrique et au Moyen-Orient
Paroles d’expert, Dossiers, Articles
La montée en puissance du Yuan chinois dans l’échange international et l’intention des certains pays de réaliser ses transactions en monnaies locales : Quelles conséquences pour le dollar? Mazen Hammoud
Interviewée M. Nasser Kamel: Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée (l’UpM)
Rapport par pays
Développements économiques, financiers et bancaires au Royaume d’Arabie Saoudite
Activités de l’UBA
Le Sommet économique et bancaire euro-méditerranéen 2023
Sommet Arabe sur la Banque Numerique, Dubai – EAU 15-14 Décembre 2023
Actualités Bancaires et Economiques
Le groupe bancaire Albaraka vend sa part dans la banque de financement et du développement au Maroc
La Berd et Bank of Africa Soutienne les PME au MAROC
BNA Bank réalise un PNB en hausse de plus de 9% au premier semestre 2023
Le FMI salue le “partenariat exceptionnel” avec le Maroc
Crédit bancaire : Un encours de mille milliards de dirhams à fin juin
– Sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République Française
– L’Algérie veut intégrer les BRICS: Est-elle prête économiquement? Qu’a-t-elle à gagner et pourquoi ? Mr. Mazen Hammoud
– Investir au Maghreb : Opportunités et Défis Mr. Mazen Hammoud
– Que reste-t-il du partenariat curo- méditerranéen pour la Tunisie? Dr Estelle BRACK
– Au-delà des réformes, vers un système financier tunisien responsible Dhafer SAIDANE Professeur-SKEMA Business School
Actualités Bancaires et Economiques
– Les journées annuelles du club des dirigeants de banques et établissements de crédit d’Afrique se sont tenues à Tunis les 9 et 10 février en partenariat avec le Conscil bancaire et financier (CBF). Et ce, sur le thème: <<<<Quelle règlementation bancaire. pour les économies africaines».
– L’Union des Banques Arabes (UBA) en coopération avec la Fédération Bancaire Française (FBF)
– Loi de Finances 2023 et réformes économiques
– En Tunisie, le secteur privé au cœur du plan de développement du gouvernement
– Défense nationale: le Maroc signe un accord de compensation industrielle avec Boeing
– Fonds Mohammed VI pour l’investissement: la stratégie dévoilée ſin février, selon Benchaâboun
– Hausse des prix: le Conseil de la concurrence ne peut intervenir qu’en cas d’abus de position dominante ou d’entente»
– «Le centre régional d’investissements CRI joue le rôle de guichet unique auprès des investisseurs>>>
– L’ATB, une banque engagée pour le savoir, l’inclusion et la culture
Entretien avec Dr. Walid Oueslati, Chef de la Division Climat, Biodiversité et Eau à l’OCDE
Financement Climatique et Enjeux Environnementaux dans le Monde Arabe: Perspectives de l’OCDE»
Dans cette entrevue Dr. Oueslati, partage sa vision sur les défis environnementaux auxquels la région MENA fait face. Il explore comment les banques peuvent contribuer à la résilience climatique à travers des initiatives de financement durable et des mécanismes innovants.
1. Lors de votre présentation intitulée « Financement climatique et durabilité environnementale » à la Conférence bancaire arabe organisée par l’UAB à Doha, vous avez abordé les risques climatiques croissants auxquels la région MENA est confrontée, notamment les sécheresses, la rareté de l’eau et la désertification. Comment les banques de la région, notamment à travers des mécanismes financiers innovants, peuvent-elles contribuer à atténuer ces risques et à soutenir des initiatives d’adaptation durable ?
• Au-delà du financement spécifiquement dédié à l’adaptation, une première étape cruciale est de s’assurer que les flux financiers sont alignés sur les objectifs de résilience climatique, comme stipulé dans l’Accord de Paris. L’évaluation de cet alignement consiste à déterminer si les investissements financiers, y compris les transactions relatives aux biens, services et actifs, contribuent à la résilience climatique. Ainsi, les efforts des banques de la région visant à accroître la transparence et la divulgation des risques climatiques dans les marchés financiers sont essentiels pour une meilleure allocation des capitaux et une gestion des risques efficace, car ils permettent aux investisseurs et aux parties prenantes de prendre des décisions éclairées, de gérer les risques financiers et d’orienter les capitaux vers des investissements durables et résilients face au climat.
• Le secteur financier peut jouer un rôle important en orientant les investissements vers des activités qui soutiennent la résilience, ou, à l’inverse, il peut compromettre cette résilience en finançant des activités exposées à des risques ou qui les exacerbent, par exemple par la surexploitation des ressources en eau ou les changements d’utilisation des terres.
Nous savons que les impacts économiques des risques liés à l’eau pour les ménages, les entreprises, les institutions financières et les gouvernements, par exemple via la destruction de capital ou l’interruption des chaînes de valeur, peuvent être transmis au système financier sous forme de risques de crédit, de marché, de liquidité, d’affaires et de souscription.
Il est donc important que les banques de la région comprennent à la fois les risques financiers matériels et les impacts environnementaux des investissements. Par exemple, les banques peuvent être exposées à un risque de crédit si des secteurs vulnérables à la sécheresse constituent une part importante de leur portefeuille.
Un récent test de résistance au Maroc a révélé que plus d’un tiers des portefeuilles de prêts bancaires pourraient être exposés aux risques physiques climatiques, notamment la sécheresse, en grande partie en raison des prêts accordés aux secteurs de l’agriculture, de la transformation alimentaire, du tourisme et aux ménages dans des zones vulnérables. Pour les assureurs, les événements d’inondation peuvent générer des passifs qui dépassent largement les primes gagnées. Un récent document de travail de l’OCDE intitulé « Atténuées? Une enquête sur la matérialité financière des risques liés à l’eau » a exploré la compréhension par le secteur financier de la matérialité financière des risques liés à l’eau, et une analyse des pratiques actuelles montre que ces risques ne sont pas pleinement pris en compte par les approches actuelles d’évaluation des risques financiers. Cela souligne le besoin urgent d’un engagement plus proactif pour identifier et évaluer les risques climatiques liés à l’eau.
• En ce qui concerne les mécanismes financiers pour l’adaptation, les fournisseurs de financements publics internationaux jouent un rôle clé dans le renforcement et la mobilisation des financements. En particulier, les instruments de financement public et mixte peuvent être mieux exploités pour mobiliser des financements privés, et les directives de l’OCDE sur le financement mixte pour l’adaptation au changement climatique présentent des étapes et des considérations pour intégrer l’adaptation dans les transactions de financement mixte.
Le financement mixte peut attirer des investissements privés supplémentaires dans les efforts d’adaptation en augmentant les rendements ou en réduisant les risques pour les investisseurs privés, grâce à des outils tels que les garanties gouvernementales, les prises de participation et les financements à taux préférentiels, en particulier pour les projets d’adaptation qui ne sont pas encore viables commercialement. Les fournisseurs internationaux jouent un rôle crucial dans ce processus en intégrant des objectifs de financement privé dans les projets d’adaptation, en adaptant les instruments financiers aux besoins spécifiques des activités d’adaptation et en créant un environnement favorable à l’investissement. Note : Le financement mixte est défini par l’OCDE comme « l’utilisation stratégique du financement pour le développement afin de mobiliser des financements supplémentaires en faveur du développement durable dans les pays en développement ».
2. Vous avez évoqué le potentiel inexploité de la finance islamique pour les investissements dans le secteur de l’eau. Quels sont les principaux défis pour étendre l’usage de la finance islamique en faveur de la durabilité, et comment ces obstacles peuvent-ils être surmontés afin de renforcer son rôle dans le financement climatique et environnemental ?
• Les flux financiers fondés sur les principes de la finance islamique (FI) connaissent une croissance dans de nombreux secteurs et régions, et présentent un potentiel de développement accru en réponse à une demande non satisfaite pour ce type de services financiers.
Il existe un potentiel considérable pour mobiliser des financements en faveur des Objectifs de Développement Durable (ODD) via la FI, bien que le secteur de l’eau n’en ait pas encore pleinement bénéficié. Les valeurs qui sous-tendent la FI sont, en principe, bien alignées avec les objectifs de mobilisation de capitaux pour atteindre l’ODD 6.
Parmi ces valeurs figurent l’amélioration du bien-être social, un déplacement de l’accent sur la seule solvabilité de l’emprunteur vers une analyse de la création de valeur associée aux investissements et aux bénéfices économiques et sociaux, ainsi que la mise en place d’un filet de sécurité pour les populations les plus pauvres et vulnérables. De plus, l’approche de la FI, axée sur le partenariat et l’équité, avec des liens solides à l’économie réelle, la rend cohérente — en principe — avec la réalisation des ODD.
• Cependant, des défis importants subsistent pour généraliser l’usage de la FI au profit de la durabilité, notamment : – La sensibilisation encore limitée au potentiel de la FI pour soutenir les objectifs de durabilité. Grâce à sa nature adossée à des actifs et au partage des risques, la FI offre un potentiel considérable pour des investissements durables dans l’environnement et le climat. La réalisation de projets pilotes démontrant l’utilisation efficace des instruments de FI pour financer des initiatives environnementales durables, à différentes échelles, est cruciale. C’est l’un des objectifs de la 12e réunion de la Table ronde sur le financement de l’eau, co-organisée par l’OCDE et la BID.
– L’intégration de cadres mondiaux de durabilité, tels que les critères ESG, reste faible dans la FI. Étant donné que les banques islamiques représentent 70 % de l’industrie de la FI, une adoption plus large des critères ESG au sein de la banque islamique pourrait stimuler le développement du financement durable.
– Le manque de données sur l’industrie de la FI constitue également un défi, notamment en ce qui concerne les instruments de finance sociale islamique tels que la zakat, le waqf et le waqf en espèces. Les capacités actuelles de suivi et de collecte de données pour la finance islamique (y compris la finance sociale islamique) demeurent limitées, et l’extension des sources de données permettrait d’exploiter pleinement ce potentiel.
– Le manque de standardisation des produits de FI à travers les juridictions. Les organismes internationaux de normalisation au sein de l’industrie de la FI, tels que l’AAOIFI et l’IFSB, pourraient développer des normes uniformes pour l’émission et l’utilisation de produits tels que les sukuk, les sukuk verts et les sukuk de durabilité.
Avec une demande forte et croissante, un cadre harmonisé permettrait de simplifier le financement via les sukuk pour les investissements dans les domaines de l’environnement, du climat et de l’eau.
3. La Conférence bancaire arabe de l’UBA , qui s’est tenue à Doha, a mis l’accent sur le développement durable et le rôle des banques. Compte tenu de votre expertise, comment envisagez-vous l’évolution de l’intégration du financement climatique et de la durabilité environnementale dans le secteur bancaire arabe, notamment à la lumière des discussions prévues pour la session sur le «Financement climatique et la durabilité environnementale» ? Quels résultats clés espérez-vous voir émerger de cette conférence ?
• Il est très encourageant de constater un intérêt croissant pour le financement climatique et la durabilité environnementale, impulsé à la fois par des cadres réglementaires et une demande croissante du marché dans la région MENA. Avec deux COP tenues dans la région, l’attention portée à la durabilité s’est considérablement renforcée. Ces dernières années, la région a vu l’introduction de diverses directives ESG, de nouveaux indicateurs, et des exigences de divulgation. Par exemple, aux Émirats arabes unis, la déclaration ESG est désormais obligatoire pour les entreprises cotées, imposée par l’Autorité des valeurs mobilières et des matières premières (SCA).
• Il est essentiel de poursuivre les efforts visant à aligner les flux financiers sur les objectifs climatiques, afin que les fonds actuellement en circulation renforcent la résilience au lieu d’aggraver les risques existants. Cela nécessite notamment une ambition accrue en matière de divulgation des risques climatiques. Le manque de standardisation dans l’évaluation et la déclaration des risques climatiques, y compris ceux liés à l’eau, peut représenter un obstacle majeur pour intégrer cette information dans les décisions d’investissement et de prêt.
• Les discussions devront également porter sur la mobilisation de financements supplémentaires pour les initiatives d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. L’ampleur du déficit de financement pour les investissements climatiques est telle qu’il ne pourra être comblé qu’avec le concours de divers acteurs, publics et privés. Les financements officiels au développement, ainsi que les financements publics internationaux, devront jouer un rôle central pour soutenir des actions climatiques menées et portées par les économies émergentes et en développement (EMDE). Bien que les ressources domestiques demeurent une source cruciale d’investissement dans les EMDE, les financements externes, tant publics que privés, sont également indispensables. En particulier, il sera essentiel de diriger les financements publics de développement climatique pour attirer des investissements commerciaux et surmonter les nombreux obstacles, tels que les longues phases de planification et de construction des projets bas carbone. 4. En tant que chef de la Division Climat, Biodiversité et Eau à l’OCDE, comment votre département soutient-il la région arabe dans le traitement des défis liés au climat et à la durabilité environnementale ? Quelles initiatives ou collaborations concrètes peut-on attendre de l’OCDE pour aider les banques arabes à promouvoir le financement climatique et à intégrer la durabilité dans leurs opérations ?
• L’OCDE a une longue tradition de collaboration avec les parties prenantes de la région arabe, notamment à travers des initiatives telles que le Dialogue entre le CAD et les pays arabes.
• La Table ronde sur le financement de l’eau est une plateforme mondiale public-privé créée par l’OCDE en partenariat avec le gouvernement des Pays-Bas, le Conseil mondial de l’eau et la Banque mondiale. Elle s’appuie sur un leadership politique et une expertise technique pour faciliter le financement d’investissements qui contribuent à la sécurité de l’eau et à une croissance durable et inclusive. En réunissant les communautés de la finance et de l’eau, elle permet l’échange d’informations sur les développements récents et futurs d’intérêt commun. La 12e édition de la Table ronde sur le financement de l’eau sera une réunion thématique, co-organisée avec la Banque islamique de développement. Elle se tiendra au siège de la Banque islamique de développement à Jeddah, aux alentours du premier ou deuxième trimestre 2025.
Cette session explorera notamment comment la finance islamique pourrait contribuer au financement d’investissements durables dans le secteur de l’eau à l’échelle mondiale. Elle abordera également les moyens de renforcer le rôle des banques dans la promotion du financement durable et l’intégration de la durabilité dans leurs opérations, y compris pour les enjeux liés à l’eau. Une collaboration avec l’UBA dans le cadre de cette 12e édition de la Table ronde serait très appréciée.
Entretien avec Dr. Rola Dashti, Secrétaire Exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) – À l’occasion de la Conférence Bancaire Arabe 2024 de l’UBA:
«Les Enjeux du Développement Durable et le Rôle Stratégique des Banques»
La région arabe se trouve confrontée à des défis financiers et économiques majeurs, notamment l’accès limité aux financements, des coûts élevés de capitaux et une dépendance marquée aux entreprises publiques. Dr. Rola Dashti la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), partage ses perspectives sur le rôle central que les banques arabes pourraient jouer pour surmonter ces obstacles et atteindre les Objectifs de Développement Durable.
Quels sont les principaux défis que la région arabe doit relever pour combler l’écart de financement du développement durable, et comment les banques régionales peuvent-elles jouer un rôle plus central pour surmonter ces obstacles ?
La région arabe est confrontée à des défis économiques et financiers majeurs qui freinent le financement du développement durable. Cinq grandes lacunes sont identifiées : un espace fiscal restreint dû à des priorités multiples et au poids de la dette, le manque d’investissements privés, l’insolvabilité financière, la non-durabilité du financement en raison de l’inefficacité des dépenses publiques, et l’accès inégal au financement. Ce dernier est exacerbé par le coût élevé du crédit et les défis géopolitiques qui dissuadent les investisseurs internationaux, soulignant les limites d’un système financier international trop souvent inadapté, avec d’importantes fuites financières, une lourde dette et une inadéquation avec les objectifs de durabilité. Des coûts de capital élevés, un accès limité au crédit et une dépendance excessive aux entreprises publiques entravent la croissance du secteur privé et, par conséquent, réduisent les investissements. De plus, les investissements directs étrangers se concentrent sur des secteurs à forte rentabilité immédiate, limitant ainsi les possibilités de réinvestissement et de transformation structurelle. Les systèmes de financement climatique fragmentés et les mécanismes d’allègement de la dette inefficaces augmentent encore le poids financier pesant sur la région.
Conscient de ces lacunes, l’Union des Banques Arabes s’est engagée, avec l’ESCWA, à devenir un acteur clé du financement durable, avec un objectif de mobiliser un trillion de dollars d’ici 2030. En collaboration avec l’ESCWA, elle s’efforce également d’établir des indicateurs pour mesurer l’impact des objectifs de développement durable (ODD). Un cadre arabe commun pour les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est indispensable pour harmoniser les définitions de l’investissement durable et éviter les pratiques de greenwashing. Pour renforcer le rôle des banques arabes, une réévaluation de la gestion des portefeuilles est nécessaire.
Actuellement centrés sur le financement des déficits publics, ces portefeuilles devraient davantage s’orienter vers le soutien au secteur privé, l’investissement dans les infrastructures régionales et l’adoption de stratégies de couverture pour assurer la résilience. La collaboration avec les banques multilatérales de développement en matière de cofinancement et de renforcement des capacités, ainsi que le soutien à l’initiative des Nations Unies pour le financement des ODD, pourraient également mobiliser jusqu’à 500 milliards de dollars par an, nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable à l’échelle mondiale.
Les banques arabes doivent aussi s’engager activement dans les réformes financières internationales proposées par les Nations Unies, contribuant à la refonte du système financier mondial. Une implication dans la déclaration finale de la quatrième conférence internationale sur le financement du développement permettrait de garantir que les perspectives et priorités arabes soient bien représentées.
Selon vous, comment la Conférence bancaire arabe 2024 à Doha a-t-elle renforcé le rôle des banques arabes dans le financement du développement durable ? La Conférence bancaire arabe 2024 a marqué un tournant majeur dans le financement du développement durable en fournissant une plateforme stratégique pour l’élaboration de solutions de financement adaptées aux besoins des ODD dans la région. Elle a mis en évidence le rôle essentiel que peuvent jouer les banques arabes en tant que catalyseurs de la durabilité, en intégrant les pratiques bancaires durables et en mobilisant des ressources pour une croissance équitable.
L’ESCWA a joué un rôle actif dans les discussions, réaffirmant son soutien à l’Union des banques arabes et aux banques de la région. L’ESCWA a également proposé un programme d’actions en 14 points, parmi lesquelles figurent la création de normes pour suivre l’impact du financement des ODD, la mise en place d’un cadre régional ESG, et l’encouragement aux innovations financières en faveur de l’inclusion financière.
Comment l’ESCWA collabore-t-elle avec les gouvernements et les institutions financières pour promouvoir des solutions de financement durable, et quelles initiatives sont prévues pour renforcer les partenariats public-privé dans ce domaine ?
Au niveau international, l’ESCWA joue un rôle central dans la promotion du financement du développement en alignement avec des cadres mondiaux tels que le Programme d’action d’Addis-Abeba. Représentant la région arabe lors des négociations et forums internationaux, l’ESCWA contribue avec des données et perspectives régionales pour s’assurer que les réformes mondiales répondent aux besoins locaux.
Par exemple, elle participe aux efforts de restructuration du système financier mondial, dans le but de créer un système plus équitable et inclusif, et aux préparations pour la quatrième conférence internationale sur le financement du développement en 2025, afin que les priorités arabes soient intégrées dans les discussions mondiales.
Au niveau régional, l’ESCWA constitue une plateforme pour aborder les défis communs aux pays arabes, en promouvant l’intégration régionale et le développement durable.
Elle facilite les dialogues pour mobiliser les ressources en faveur des ODD, lutte contre les flux financiers illicites, et renforce la stabilité financière. Par exemple, la Commission du financement du développement de l’ESCWA œuvre pour renforcer les résultats financiers dans la région arabe, tout en favorisant l’intégration économique avec des initiatives telles que l’union douanière arabe et le développement de marchés financiers régionaux.
حصدت مجلة إتحاد المصارف العربية في إصداراتها الشهرية خلال العام 2024، أعداداً تضمّنت تقارير عن قوائم أقوى 100 مصرف عربي وأقوى 50 مصرفاً عربياً، وأكبر 50 مصرفاً إسلامياً، من حيث الأصول والموجودات ورأس المال الأساسي وبرامج التنمية وغيرها.
كما تناولت الأعداد موضوعات وتقارير عن المديونية، تغيّرات المناخ وإضطرابات الشرق الأوسط وتحديات 2024، وأهمية الذهب كملاذ آمن لإقتصادات العالم، والتنمية المستدامة 2030، جهود عالمية لا تلاقيها الموارد، والمصارف العراقية التي تواجه تحدّيات الإمتثال للقوانين والتشريعات الدولية وتلبية متطلّبات البنوك المراسلة، والتكنولوجيا والذكاء الإصطناعي اللذين يقودان العالم، وتصاعد حدّة التحدّيات الإقتصادية والإنسانية في اليمن، وإجتماعات الخريف السنوية 2024 في واشنطن و«بريكس» في موسكو، وإستراتيجيات المصارف العربية لمواجهة تحديات تغيُّر المناخ والحدّ من الفقر، فضلاً عن نشاطات إتحاد المصارف العربية والتي تضمّنت المؤتمرات والملتقيات والندوات وورش العمل التي نظمها الإتحاد في عدد من البلدان العربية، الأوروبية والأميركية وغيرها.
Donald Trump est de retour Taxer les importations européennes et chinoises : Quelles conséquences et quelles réponses
Auteur: M. Mazen Hammoud , Expert économique – Paris
Donald Trump le républicain, à peine réélu président des Etats Unis en Novembre dernier pour prendre le pouvoir le 20 Janvier 2025, les marchés monétaire et financier en Amérique ont réagi comme si le choix du président républicain était un gilet de sauvetage et un nouveau chemin que le pays attendait pour changer de direction et couper avec la tradition économique socio-démocrate. Mais la différence cette fois-ci, et aussi pendant le premier mandat de Trump, est que le président élu est un homme d’affaires très riche qui peut réanimer les marchés certes, mais son élection ne reflète pas forcement les fondements économiques sur lesquels les marchés américains peuvent s’appuyer. Parmi ces fondements on trouve la création d’emplois qui conduit à une croissance économique, encourager les investissements locaux et étrangers et une politique budgétaire qui renoue avec une baisse des impôts qui soutien le pouvoir d’achats des citoyens sans aller chercher une alternative qui peut nuire à l’économie et pousser l’inflation à des nivaux hors contrôle.
Après la réélection du président Trump, la bourse de wall street a, sans surprise, battu des nouveaux records, alors qu’en Europe les marchés ont terminé dans le rouge et la monnaie unique a perdu du terrain face au dollar. Selon des analystes chez Barclays, Trump est perçu comme pro-marché. Son programme repose grandement sur des baisses d’impôt, une moindre régulation et un climat favorable pour les entreprises.
* Premier mandat 2016-2020
Avant de se lancer dans l’avenir de la première économie au monde avec l’ère Trump II, arrêtons nous en quelques lignes sur le premier mandat du président réélu, qui selon lui « le meilleur de tous les temps ».
Donald Trump a pris le pouvoir en 2016, alors que l’économie américaine s’était fortement redressée après la crise des subprimes de 2008 avec une reprise qui a permis de réduire le chômage à un taux de 4.7% et le PIB dépassait de plus de 5% son niveau d’avant la crise. Donc, l’élection du président républicain en 2016 intervenait dans un contexte économique favorable.
Entre 2016 et 2019, la promesse du président de baisser l’impôt de 8% a été actée par un accord avec le congrès fin 2016 et a profité à tous les ménages imposables. Avant son élection, le candidat Trump a promis que la dette publique doit disparaître sur huit ans en réduisant les dépenses fédérales de 1% chaque année à l’exception de la défense et de la santé. Ces baisses promises ont été abandonnée et la politique fiscale des USA s’est traduite par un accroissement de la dette fédérale qui atteint plus de 23 mille Mds de $ début son premier mandat. Aujourd’hui elle atteint les 35.000 Mds
Quant aux relations commerciales avec son pays, le candidat Trump avait exprimé pendant sa compagne électorale du premier mandat ses intentions de réduire la différence considérée comme défavorable aux intérêts de son pays notamment le déficit commercial dû, selon lui, aux accords commerciaux antérieurs et a promis de taxer les importations et en particulier en provenance de la chine deuxième puissance mondiale après l’Amérique. Donald Trump s’était engagé à renégocier ces accords (à la hausse) pour rééquilibrer les relations commerciales avec l’extérieur en faveur de son pays. Cette hausse ne vise pas seulement la chine, mais aussi Le Mexique, Le Canada, La Turquie et l’Union Européenne.
En 2019, la pandémie de covid-19 a changé la donne. Tous ce que le président Donald Trump prétend réaliser en 3 ans a été effacé par cette pandémie. En conséquence les dépenses fédérales ont grimpé et le taux de chômage atteint le 15 % ce qui ne plait pas trop aux américains.
* Promesses pour le deuxième mandat 2025-2029
Avec le retour du président Trump à la maison blanche, le pays risque de connaitre un protectionnisme qui menace l’ouverture de la super puissance économique au monde.
* L’intention du président réélu d’imposer une forte taxe aux importations chinoises et européennes et en certain mesure aussi sur les produis canadiens et mexicains, ne passera pas sans conséquences graves à la fois pour l’économie américaine et celle de la chine qui est déjà affaiblie par le ralentissement de la consommation et elle cherche donc à exporter plus.
Le Cas de la Chine
Durant son premier mandat, M.Trump avait imposé une série de droits de douane sur des produits chinois avec pour objectif de forcer Pékin à négocier l’achat de produits américains, en vue de rééquilibrer une balance commerciale déficitaire pour les Etats–Unis concernant les échanges bilatéraux. Selon l’ancien secrétaire du trésor américain Steven Mnuchin la mise en place de droits de douane particulièrement élevés sur les produits chinois importés aux Etats-Unis, est nécessaire car La Chine ne respecte pas tout ce qui été signé lors de la première phase de l’accord commercial. Donald Trump menace d’imposer les produits chinois à hauteur de 60% et à 100 % sur certains produits et imposer les produits européens à hauteur de 10 voir 20 % pour financer la baisse d’impôt qu’il a souhaité réaliser.
La Chine a prévenu le mois dernier qu’ « il n’y aura pas de gagnant dans une guerre commerciale », après la réélection de Donald Trump. Mais des analystes estiment que la victoire de Trump pourrait pousser les dirigeants chinois à renforcer un plan de relance économique notamment pour faire face aux futurs tarifs douaniers supplémentaires. Il reste à savoir si l’économie chinoise peut résister à un nouveau scénario qui met en danger les relations sino-américaines. Si Trump met sa menace à exécution, ces énormes droits de douane pourraient affecter 500 milliards de dollars de produits chinois exportés vers les Etats-Unis, selon Pine Bridge Investments, sachant que les données douanières ont montré en Novembre 2024 que les exportations chinoises ont bondi de 12.7% en Octobre sur une base annuelle en valeur, tandis que les importations ont chuté de 2.3%.
Le Cas de l’Europe
Des nombreux acteurs, en effet, s’inquiètent des conséquences de la politique défendue jusqu’ici par le président Trump pour l’économie européenne. Rappelons que les Etats-Unis étaient un très grand partenaire commercial de l’Europe.
Selon le gouverneur de la banque de France François Villeroy de Galhau Une administration Trump, avec une forte taxe prévue sur les produits chinois et européens, entrainera probablement plus de protectionnisme et donc le retour de l’inflation, au moins au Etats-Unis, et à priori moins de croissance partout dans le monde. Devant ce danger à venir, le gouverneur appelle à une « remobilisation européenne ».
La BCE réagit
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a frustré les européens avec des déclarations frappantes fin Novembre dernier sur la guerre commerciale que le président élu américain Donald Trump devrait lancer contre le Vieux continent et d’autres partenaires commerciaux.
Lagarde s’est exprimée dans une interview au Financial Times, exhortant les dirigeants européens à coopérer avec Trump plutôt que de répondre à ses menaces d’imposer des droits de douane drastiques.
Lagarde a même appelé l’Europe à «acheter davantage de produits américains» pour éviter une guerre commerciale qui pourrait entraîner un déclin de la croissance économique mondiale, faisant référence à la nécessité d’éviter un affrontement avec le président élu.
Cela survient près d’un mois après une réunion des dirigeants de l’Union européenne, au cours de laquelle ils ont appelé à l’autonomie et à investir davantage dans l’industrie, dans le but d’atteindre l’autosuffisance, de sorte que toute guerre commerciale ait un impact limité sur l’économie européenne.
Trump s’est engagé à imposer des droits de douane complets allant jusqu’à 20 % sur toutes les importations non chinoises vers les États-Unis, à un moment où le volume des échanges commerciaux entre le bloc et les États-Unis dépasse 1 300 milliards de dollars.
Les actions des entreprises d’automobiles et agricoles de l’Union européenne ont chuté de 1 à 8 %, à la suite des déclarations de Trump dans lesquelles il a confirmé qu’il signerait l’imposition de droits de douane sur les partenaires commerciaux de son pays, à un taux allant jusqu’à 20 %, à partir du 20 janvier prochain (premier jour de prise du pouvoir).
Lagarde a déclaré dans son interview qu’il est nécessaire que l’Union européenne adopte une « stratégie du carnet de chèque» qui comprend la soumission d’offres d’achat de produits américains, tels que le gaz naturel liquéfié et les équipements de défense, au lieu de s’engager dans des confrontations mutuelles qui conduisent à une escalade des échanges commerciaux.
Elle a expliqué que cette stratégie serait plus bénéfique que l’adoption de politiques de représailles qui pourraient conduire à une « guerre économique sans victoire ».
La victoire du président américain républicain pour un second mandat fait craindre parmi les gouvernements de l’Union européenne que ses politiques n’éliminent l’important excédent commercial de l’Union avec les États-Unis et obligent les entreprises européennes à transférer leur production vers le territoire américain.
Selon les données d’Eurostat, l’excédent commercial de l’Union européenne avec les États-Unis a atteint environ 190 milliards de dollars en 2023. Cet excédent indique que la valeur des exportations de l’UE vers les États-Unis dépasse largement la valeur de ses importations en provenance de ce pays, et il comprend des secteurs majeurs tels que les produits manufacturés, les médicaments, les automobiles et les produits agricoles.
Cependant, l’excédent est l’une des causes les plus importantes des tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, car Trump estime qu’il reflète des pratiques déloyales ou des déséquilibres dans les relations commerciales entre les deux parties.
La commission européenne craint que les politiques protectionnistes américaines menacent directement les économies européennes, affaiblissant ainsi la compétitivité des entreprises européennes sur les marchés mondiaux.
Options européennes
Face à ce défi, l’Europe se trouve confrontée à deux options principales : soit répondre de la même manière en imposant des mesures punitives aux États-Unis, soit tenter de négocier des accords évitant de nouveaux tarifs douaniers.
Cependant, bien qu’il existe des options pour faire face à la crise, les dirigeants européens ont des doutes quant à la capacité du bloc européen à agir de manière unie pour affronter la politique de Trump. Les grandes économies en Europe, on note par exemple l’Allemagne et la France sont très occupées aujourd’hui par la situation économique actuelle interne.
Le 20 Janvier 2025 sera, donc, une date marquée dans l’histoire commerciale des Etats-Unis et peut être un retour au protectionnisme.
Depuis plus d’une décennie, la région arabe est confrontée à des crises économiques, politiques et humanitaires d’une ampleur sans précédent. Qu’il s’agisse de la guerre prolongée au Yémen, des conflits récurrents à Gaza, ou de l’effondrement économique et politique au Liban, la région est soumise à des épreuves accablantes. Il semble souvent inimaginable que la situation puisse se détériorer davantage, et pourtant, les guerres et l’instabilité continuent de ravager les vies et les communautés à travers cette région tourmentée.
Les transferts de fonds: une bouée de sauvetage en période de crise
L’un des soutiens les plus essentiels à l’échelle mondiale, et en particulier dans la région arabe, reste le rôle des transferts de fonds envoyés par la diaspora à leurs proches restés au pays.
En 2023, les transferts de fonds mondiaux vers les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) ont dépassé les 650 milliards de dollars. Nulle part ces transferts ne sont plus cruciaux que dans les États fragiles et touchés par des conflits.
Selon le Migration and Development Brief de la Banque mondiale, les flux de transferts vers ces États se sont élevés à 70 milliards de dollars, surpassant l’aide humanitaire et l’assistance au développement reçues par ces régions.
Dans la région arabe, le Liban, ainsi que la Cisjordanie et Gaza, se distinguent comme les principaux bénéficiaires de transferts de fonds en proportion de leur PIB. Par ailleurs, des pays tels que la Jordanie et l’Égypte, qui abritent un nombre significatif de personnes déplacées de force, figurent également parmi les principaux récipiendaires de ces flux essentiels.
Le secteur financier formel joue un rôle clé dans le soutien des flux officiels de transferts de fonds, tant pour les expéditeurs que pour les bénéficiaires. Bien que les coûts restent élevés dans de nombreux corridors de transfert, en particulier via les banques, les comptes formels simplifient et sécurisent les transactions, que ce soit du côté de l’expéditeur ou du récepteur. Dans la région arabe, l’accès aux comptes financiers a connu une progression remarquable au cours de la dernière décennie. En 2011, la région affichait l’un des taux les plus faibles au monde en matière de possession de comptes bancaires1. Aujourd’hui, selon les dernières données de l’indice Findex, 48 % des adultes de plus de 15 ans possèdent un compte dans une institution financière formelle.
S’adapter à l’ère numérique
La région arabe, caractérisée par une population très jeune, s’est remarquablement adaptée à l’ère numérique. Avec un taux de pénétration des smartphones2 parmi les plus élevés au monde, plus de 70 % de la population avait déjà accès à un smartphone dès 2018. L’accès à l’internet mobile n’a cessé de progresser, passant de 130 millions d’utilisateurs en 2016 à plus de 180 millions en 2021. Les taux de croissance les plus impressionnants ont été enregistrés en Égypte, en Tunisie et au Maroc 3.
En capitalisant sur les évolutions sociales et technologiques, la région arabe s’affirme comme un hub majeur de la fintech, avec des innovations technologiques répondant aux défis les plus pressants de la société. Le secteur de la fintech dans la région est estimé à une valeur d’environ 15 milliards de dollars4. La plupart des réussites dans ce domaine concernent les paiements et les transferts de fonds, un constat cohérent avec l’importance des transferts de fonds évoquée précédemment.
En Égypte, des fintechs telles que Fawry et PayMob ont profondément transformé la manière dont les particuliers règlent leurs factures et effectuent leurs transferts d’argent. Aux Émirats arabes unis, NOW Money accompagne les travailleurs migrants en facilitant leurs transferts de fonds vers leurs pays d’origine. En Égypte, Khazna propose des services financiers aux personnes non bancarisées disposant néanmoins de téléphones mobiles.
Au Maroc, Chari permet à des milliers d’épiceries familiales enregistrées d’acheter leurs stocks en ligne via une application, avec une livraison garantie en moins de 24 heures 5.
Au fil de leur développement, ces fintechs élargissent leur offre en intégrant des services d’épargne et de crédit, tout en collaborant de plus en plus étroitement avec des institutions bancaires formelles. Ces partenariats stratégiques permettent de satisfaire les exigences réglementaires et d’accéder aux capitaux nécessaires pour financer leurs portefeuilles de prêts, renforçant ainsi l’écosystème financier régional.
Services financiers pour la résilience des communautés
En 2016, une étude pionnière menée au Kenya par Suri et Jack a démontré que l’accès aux services financiers, en l’occurrence à la monnaie mobile, avait des impacts significatifs au niveau des ménages 6. Cette étude a révélé une augmentation directe d’environ 2 % de la consommation, permettant ainsi de sortir des individus de la pauvreté. Cet effet était encore plus marqué pour les ménages dirigés par des femmes. Le principal mécanisme expliquant ces effets était la capacité des communautés à recevoir des transferts de fonds en cas de choc, réduisant ainsi leur besoin de diminuer leur consommation en période de crise. Une étude de réplication ultérieure a confirmé ces résultats 7.
Des recherches menées dans d’autres régions et pays confirment également l’importance des services financiers, en particulier des transferts et des paiements, comme canaux essentiels pour soutenir les communautés touchées par des chocs. Par exemple, une étude au Rwanda sur les transferts lors d’une catastrophe naturelle a montré que les ménages disposant de monnaie mobile étaient plus susceptibles de recevoir des fonds de leurs proches ou amis.
De même, en Tanzanie, une étude a confirmé que les ménages ayant accès à la monnaie mobile étaient plus enclins à maintenir leurs niveaux de consommation après un choc, contrairement à une réduction de 6 % observée chez ceux n’y ayant pas accès 8.
Bien qu’il n’existe pas encore d’études similaires dans la région arabe, ces résultats offrent des perspectives pertinentes pour comprendre l’impact de l’élargissement de l’accès aux services financiers, en particulier en matière de transferts de fonds et de paiements, sur la résilience des communautés.
Initiatives Régionales
Au cours de la dernière décennie, les gouvernements de la région arabe ont placé la finance inclusive au cœur de leurs priorités. Aujourd’hui, presque tous les pays arabes9 sont membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), un réseau regroupant des régulateurs qui partagent leurs expériences pour accélérer l’inclusion financière. Cette collaboration s’est intensifiée à travers une plateforme régionale hébergée par le Fonds Monétaire Arabe, avec le soutien de l’AFI et de la GIZ 10.
L’initiative Financial Inclusion for the Arab Region Initiative (FIARI) a été élargie pour mieux répondre aux besoins croissants de la région. En complément, une nouvelle initiative baptisée Arab Region Financial Inclusion Policy Initiative (ARFIPI) a vu le jour en janvier 2024. Plusieurs pays de la région, tels que la Jordanie, la Tunisie et le Maroc, ont élaboré des stratégies nationales d’inclusion financière.
De plus, certains ont intégré la finance verte inclusive dans leurs politiques, comme l’Autorité Monétaire Palestinienne et la Banque Centrale de Jordanie, démontrant ainsi un engagement accru en faveur d’une finance durable et accessible à tous.
Plusieurs pays de la région ont continué à prendre des engagements significatifs dans le cadre de leur adhésion à l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI). En 2024, de nouveaux engagements notables ont été pris. La Jordan Payments and Clearing Company (JoPACC) a annoncé l’organisation d’un hackathon destiné à stimuler l’innovation dans le système de paiements, une initiative qui pourrait faciliter davantage les transferts de fonds tout en réduisant les coûts.
De son côté, l’Autorité Monétaire Palestinienne s’est engagée à renforcer la protection des consommateurs, une priorité cruciale dans un contexte de défis économiques.
Par ailleurs, d’importants objectifs fixés dans le passé ont également été atteints. En Égypte, le pays a atteint son ambition de fournir des comptes financiers à 17,8 millions de jeunes et à 29,3 millions de femmes, un progrès remarquable.
En outre, l’Égypte a introduit des réglementations visant à simplifier l’accès aux services pour les clients analphabètes et âgés, répondant ainsi à un défi persistant dans un pays où le taux d’analphabétisme reste élevé par rapport à ses voisins régionaux.
Toujours en ligne avec ses objectifs de résilience, l’Égypte a également réussi à intégrer les portefeuilles mobiles dans les services de transferts de fonds, renforçant ainsi l’inclusion financière pour les populations vulnérables.
Défis
Les progrès accomplis dans la région arabe interviennent après des décennies d’inaction réglementaire, rendant les récentes innovations et réformes politiques d’autant plus dignes d’être saluées. Cependant, la région reste en retard par rapport à d’autres parties du monde.
Les pays à revenu intermédiaire inférieur (PRII) affichent un taux d’accès aux comptes bancaires supérieur à celui de la région arabe (62 % des adultes de plus de 15 ans dans les PRII contre 48 % dans la région arabe). Il reste donc de nombreux défis à relever.
Par exemple, l’écart entre les sexes en matière d’accès aux comptes bancaires demeure important, avec seulement 42 % des femmes ayant accès à un compte, contre 54 % des hommes.
Dans certains pays, une fiscalité élevée sur les paiements mobiles continue de freiner leur adoption à grande échelle. Par exemple, la Jordanie se distingue malheureusement par l’un des taux d’imposition les plus élevés au monde sur les paiements mobiles.
Les petites et moyennes entreprises (PME), essentielles à l’économie de la région, méritent également une attention accrue. Comparées à d’autres régions, les PME de la région arabe ont un accès beaucoup plus limité aux services financiers bancaires, avec un taux estimé à seulement 9 %, selon l’enquête Financial Access Survey du FMI.
Il existe toutefois des disparités importantes au sein de la région. Le Maroc et le Liban se démarquent en affichant des niveaux d’accès plus élevés pour les PME, atteignant respectivement 18 % et 16 %. Cependant, à l’échelle mondiale, la région MENA reste la moins performante, avec des résultats bien inférieurs à ceux enregistrés en Afrique subsaharienne (SSA), en Asie émergente et en développement (EDA), et en Europe émergente et en développement (EDE).
Les transferts de fonds : une bouée de sauvetage en période de crise
Tracer la voie de l’avenir
Face à la vulnérabilité politique persistante de la région, garantir la continuité des transferts de fonds et des remises demeure l’une des contributions les plus cruciales du système financier pour soutenir la résilience de la région arabe en ces temps incertains.
Cela nécessitera des investissements soutenus et une collaboration renforcée entre les fintechs et les institutions financières formelles, afin de réduire les coûts des transferts de fonds et d’améliorer leur accessibilité.
Parallèlement, il sera indispensable de maintenir une flexibilité réglementaire et des politiques adaptées pour favoriser l’épanouissement de ces partenariats.
Les avancées notables en matière de finance inclusive observées au cours de la dernière décennie dans la région doivent servir de tremplin pour poursuivre cette dynamique de progrès et d’innovation, même en période d’instabilité.
Footnotes:
[1] Yémen affichait un taux d’accès aux comptes bancaires de seulement 4 % chez les adultes de plus de 15 ans en 2011, ce qui était probablement le plus bas au monde. Même l’Égypte, cette même année, ne comptait qu’un accès de 10 % pour cette tranche d’âge, selon les données de Findex.
[2] GSMA. The Mobile Economy Middle East & North Africa 2019.
[4]Santosdiaz, Richie. « The Fintech Times MEA Report: Overview of Fintech in the Middle East and Africa », The Fintech Times, 19 août 2024.
[5]UNSGSA. « Moroccan Start-Up Chari Facilitating Digital Transformation and Financial Inclusion for Mom-and-Pop Shop Owners », 3 avril 2023.
[6] Suri, Tavneet et William Jack. « The long run poverty and gender impacts of mobile money », Science, 9 décembre 2016. [7] Alinaghi, Nazila. « Risk sharing and transaction costs: a replication study of evidence from Kenya’s mobile money revolution », 3iE, 2019.
[8] El-Zoghbi, Mayada, et al. « Emerging Evidence on Financial Inclusion », CGAP, juillet 2019.
[9] Les membres de l’AFI (Alliance for Financial Inclusion) dans la région arabe incluent : la Banque centrale d’Égypte, la Banque centrale d’Irak, la Banque centrale de Jordanie, la Jordan Payments and Clearing Company, la Banque centrale de Mauritanie, Bank Al-Maghrib, l’Autorité monétaire palestinienne, la Banque centrale du Soudan, l’Autorité de contrôle de la microfinance de la République tunisienne, le Ministère des Finances de la République tunisienne, et la Banque centrale de Tunisie.
[10] La GIZ est une organisation allemande de développement.