Banques Arabes en Afrique:
un maillage stratégique en pleine expansion
Longtemps considérées comme de simples acteurs étrangers, les banques arabes s’imposent désormais comme des partenaires stratégiques du développement africain. De Casablanca au Caire, en passant par Doha et Abou Dhabi, elles tissent un maillage financier inédit, moteur de croissance et d’intégration régionale. Plus qu’une expansion, c’est une véritable mutation qui redessine aujourd’hui la carte bancaire afro-arabe
Un mouvement de fond
En l’espace de deux décennies, les banques arabes – qu’elles proviennent du Conseil de coopération du Golfe (CCG), du Maghreb ou du Machrek – se sont imposées comme des acteurs financiers incontournables sur le continent africain. Leur présence ne relève pas d’un simple opportunisme, mais d’une stratégie concertée visant à capter le potentiel de croissance d’un continent qui devrait représenter près de 20 % de la population mondiale d’ici 2030 (Nations Unies), soutenir l’essor des échanges Sud-Sud et proposer des solutions adaptées aux besoins de marchés émergents en pleine transformation.
En 2024 et 2025, cette dynamique s’est accélérée : acquisitions ciblées, consolidation de hubs régionaux, montée en puissance de la finance islamique et appui des grandes institutions arabes de développement. Ainsi, des groupes tels qu’Attijariwafa Bank, présent dans 14 pays africains avec plus de 4 300 agences et des actifs de 67 milliards USD, ou encore Bank of Africa, actif dans 19 pays africains, participent activement au financement des économies locales. Dans le même temps, les banques du Golfe comme QNB et FAB renforcent leurs filiales en Égypte, en Tunisie et au Soudan, consolidant leur rôle de passerelles entre le monde arabe et l’Afrique subsaharienne.
À l’échelle régionale, le poids des banques arabes devient visible : selon le classement 2024 des 100 plus grandes banques africaines, plusieurs institutions arabes figurent parmi les 20 premières, témoignant de leur solidité financière et de leur ancrage stratégique. Parallèlement, l’essor de la finance islamique — dont les actifs mondiaux dépassent les 4 000 milliards USD et devraient atteindre 4,94 billions de dollars en 2025 — trouve en Afrique un terrain favorable, avec des marchés comme le Soudan, le Nigéria ou Djibouti en forte demande de produits conformes à la charia.
Loin d’être marginale, cette montée en puissance illustre un basculement structurel : les banques arabes ne sont plus de simples acteurs étrangers, mais de véritables partenaires du développement africain, contribuant à l’intégration financière régionale et au financement de projets structurants dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et des PME.
Les poids lourds du CCG: l’Afrique au cœur des stratégies régionales
Qatar National Bank (QNB) – Présente dans 26 pays, dont cinq en Afrique : Égypte, Tunisie, Soudan du Sud (Juba), Soudan et Togo via Ecobank. Acteur bancaire de dimension mondiale, QNB se distingue particulièrement sur le continent par ses implantations phares en Égypte et en Tunisie. Sa filiale égyptienne, a enregistré un solide bénéfice net de 7,2 milliards EGP, en hausse de 2 % sur un an. Cette performance a été soutenue par une augmentation de 14 % des revenus nets d’intérêts et de 36 % des commissions et frais sur un an. La banque a également affiché un ratio d’efficacité de 18,4 %.Ces résultats reflètent l’engagement indéfectible de la banque en faveur d’une croissance durable et de la création de valeur pour ses actionnaires, ses clients et l’ensemble de l’économie égyptienne.
First Abu Dhabi Bank (FAB) – Présente dans 19 pays, dont l’Égypte, au cœur de sa stratégie africaine. Sa filiale égyptienne, FABMISR, a affiché au premier semestre 2025 une hausse de 12 % de son bénéfice net (hors effet de change), portée par une solide efficacité opérationnelle. Les actifs ont atteint 461 milliards EGP, les prêts et avances nets ont progressé de 13 % à 160 milliards EGP, et les dépôts clients de 11 % à 288,5 milliards EGP, pour un bénéfice net de 8,6 milliards EGP.
Emirates NBD – Présent dans 13 pays, dont l’ Égypte depuis 2013, La filiale égyptienne d’Emirates NBD a enregistré un bénéfice net de 1,4 Md EGP au T1 2025, en hausse de 31 % sur un an (T1 2024 : 1,1 Md). Le résultat avant impôt progresse à 2,1 Md EGP (+20 %), soutenu par un PNI de 3 Md EGP (+16 %). Ces performances confirment la résilience de la banque et son positionnement de leader, porté par une offre de services innovants et centrés client.
Mashreq Bank – Présent dans 13 pays, dont l’Égypte Connue pour son agilité digitale, Mashreq s’appuie sur un réseau de 14 agences en Égypte et a lancé NEO (grand public) et NEO CORP (clients entreprises), première application hors Émirats.
Kuwait Finance House (KFH) – L’acquisition et la transformation d’Ahli United Bank Egypt en KFH Égypte marque l’entrée officielle du groupe dans le marché égyptien. Avec USD 126 milliards d’actifs et plus de 640 agences dans 12 pays, KFH compte capitaliser sur l’essor de la finance islamique en Afrique.
National Bank of Kuwait (NBK) – NBK-Egypte, fort de 53 agences, a enregistré un bénéfice net de 4,1 milliards EGP (soit l’équivalent de 25,65 millions KWD) au cours des six premiers mois de 2025, contre 3,2 milliards EGP (24,9 millions KWD) sur la même période en 2024, affichant ainsi un taux de croissance remarquable de 30 %.
Al Baraka Banking Group – Présent dans 13 pays africains, dont l’Égypte, la Tunisie, l’Algérie et l’Afrique du Sud, le groupe exploite plus de 600 agences et reste une référence de la banque islamique de détail.
Les champions du Maghreb: un réseau panafricain solide
BANK OF AFRICA (BOA) – est actuellement présent dans 19 pays : 8 en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Sénégal), 8 en Afrique de l’Est et dans la région de l’océan Indien (Burundi, Djibouti, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda, Rwanda, Tanzanie), 2 en Afrique centrale (République Démocratique du Congo et Congo) ainsi qu’en France.Son réseau comprend 18 banques commerciales, 1 société holding globale, 2 holdings régionales, 1 société d’investissement, 2 filiales d’appui technique, 2 sociétés de traitement et de support informatique, ainsi qu’un bureau de représentation à Addis-Abeba. Le groupe bancaire marocain, Bank of Africa (BOA), a clôturé le premier trimestre 2025 avec un résultat net qui s’établit à 920 millions de dirhams (99,6 millions de dollars), en hausse de 26% par rapport à la même période de l’année précédente.
Attijariwafa bank – Leader incontesté, le groupe opère dans 27 pays, dont 15 en Afrique: Maroc (5 208 agences) Tunisie(182 Agences), Egypte (63 agences), Mauritanie(26 agences), Congo (28 agences),Cameroun (54 agences), Gabon(22 agences), Benin (1 agence), CBAO Sénégal (90agences + 7 agence Credit du Senegal), Burkina Faso (6 agences) , Niger (2 agences), Cote d’ivoire (68 agences), Tchad (1 agence), Mali (48 agences) et Togo (15 agences). Attijariwafa bank a bouclé le premier semestre 2025 sur un résultat net part du groupe de 5,9 milliards de dirhams (Soit environ 652 millions de dollars US.*) en progression de 19,8% par rapport à la même période en 2024.(*) Cours de change au 30 juin 2025 MAD/USD = 9,0231
Banque Centrale Populaire (BCP) – La Banque Centrale Populaire (BCP) poursuit son ascension comme l’un des grands acteurs bancaires africains, avec une présence étendue dans 18 pays du continent. Fortement implantée dans l’espace UEMOA – de la Côte d’Ivoire au Sénégal en passant par le Mali et le Bénin – le groupe s’est également imposé en Afrique centrale à travers la BICEC au Cameroun, la BCI au Congo et des filiales en Guinée-Bissau, sans oublier son implantation à Madagascar et à l’île Maurice. Cette dynamique d’expansion, amorcée par le rachat du groupe Atlantic Bank en 2012, illustre la stratégie du groupe d’accompagner la croissance africaine et de renforcer l’intégration financière régionale. Une ambition saluée à l’international : en 2025, BCP figure dans le prestigieux classement Forbes Global 2000, au 1 812e rang, avec un chiffre d’affaires estimé à 3,3 milliards de dollars, un bénéfice net de 416 millions, des actifs de 53,5 milliards et une capitalisation de près de 6 milliards de dollars.
Banques d’Afrique du Nord en expansion vers le reste du continent

Banque Misr – établissement public égyptien, a annoncé son intention de renforcer considérablement sa présence en Afrique et au Moyen-Orient dans les prochaines années.
Cette stratégie passera par la création de nouvelles filiales, afin de consolider l’empreinte internationale de la banque et de renforcer son rôle dans les opérations transfrontalières.
En Afrique, la Banque Misr mène actuellement les démarches nécessaires pour établir une filiale à Djibouti et ouvrir une succursale à Mogadiscio, en Somalie, deux portes d’entrée stratégiques vers l’Afrique de l’Est.le marché africain s’impose comme l’un des piliers centraux des ambitions de croissance de la banque.
National Bank of Egypt (NBE) – La National Bank of Egypt (NBE) consolide sa présence sur le continent africain à travers un réseau ciblé d’implantations et de partenariats stratégiques. Son ancrage principal se situe au Soudan du Sud, où elle a inauguré, le 28 juin 2022, sa première succursale à Juba – NBE (Juba) PLC
– dotée d’un capital initial de 30 millions USD. À cette implantation s’ajoutent: Afrique du Sud: un bureau de représentation à Johannesburg, facilitant les échanges commerciaux et financiers avec l’Afrique australe.Éthiopie : un bureau de représentation à Addis-Abeba, renforçant la coopération avec la Corne de l’Afrique.Soudan: une succursale pleinement opérationnelle, consolidant la présence historique de la NBE dans la région.Au-delà de ces implantations, la NBE participe activement à des projets panafricains et à des partenariats structurants, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et en coopération avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Ces initiatives positionnent la NBE comme un acteur clé du développement de l’intégration financière et commerciale en Afrique.
Commercial International Bank (CIB) – En avril 2020, la Commercial International Bank (CIB) a acquis 51 % de ce qui était alors Mayfair Bank Kenya, rebaptisée Mayfair CIB. En janvier 2023, la CIB a finalisé l’acquisition des 49 % restants, faisant de l’entité une filiale à part entière sous le nom de CIB Kenya Limited.La stratégie de CIB Kenya Ltd. s’articule autour du financement du commerce et de solutions bancaires digitales, avec pour objectif principal de développer le corridor commercial Égypte–Kenya et de faciliter l’implantation des grandes entreprises et PME égyptiennes dans ce hub stratégique d’Afrique de l’Est.
Libyan Foreign Bank (LFB) – Acteur historique, présent dans plus de 23 pays, dont 13 en Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne: Lybie, Tunsie, Algerie, Mauritanie, Egypte,sUDAN Uganda, Chad, Burkina Faso, Niger, Mali,Zimbabwe,togo. Avec un total d’actifs de 17 milliards de dollars et au service de plus de 5 000 clients entreprises, la mission de LFB est de fournir une banque efficace et centrée sur le client.
Autres acteurs panarabes et institutions clés
Bank ABC (Bahreïn) – Présente dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, cette banque universelle illustre la stratégie des établissements du Golfe cherchant à renforcer leur empreinte régionale. Bank ABC a misé sur l’innovation en lançant ila Bank, une banque digitale « mobile only » qui s’adresse à une clientèle jeune et connectée. En Afrique, cette orientation numérique représente un levier stratégique majeur, compte tenu de la pénétration rapide du mobile et des besoins croissants en services financiers accessibles à distance.
Arab African International Bank (AAIB) – Avec un réseau domestique solide de 96 agences en Égypte et une présence confirmée aux Émirats Arabes unis et au Liban, l’AAIB illustre la montée en puissance des banques égyptiennes sur la scène régionale. L’institution affiche de fortes ambitions de diversification et de croissance, notamment à travers un projet d’expansion en Arabie saoudite. Cette ouverture vise à consolider son rôle de passerelle entre l’Afrique et le Moyen-Orient, et à capter des flux d’investissements croissants entre les deux zones.
UBAF (Union de Banques Arabes et Françaises) – Basée à Paris et bénéficiant d’une notation Fitch A- en 2025, l’UBAF joue un rôle central dans le financement du commerce entre marchés arabes et africains. Elle apporte des solutions spécialisées dans le financement des exportations, l’émission de lettres de crédit et la structuration de transactions complexes. À travers son expertise, l’UBAF contribue à fluidifier les échanges commerciaux Sud-Sud, tout en renforçant la présence des banques arabes sur les marchés européens et africains.
Le rôle des institutions de développement arabes
BADEA (Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique) – Institution financière pionnière, la BADEA constitue l’un des principaux vecteurs de coopération arabe-africaine. Elle intervient à la fois sur le financement de projets publics – infrastructures routières, réseaux électriques, projets hydrauliques – et sur l’appui au secteur privé, notamment dans l’agriculture et l’énergie. Sa stratégie de cofinancement avec des banques arabes et africaines lui permet de maximiser son impact et de catalyser des investissements d’envergure.
Banque Islamique de Développement (IsDB) – Acteur multilatéral incontournable, l’IsDB a approuvé en 2024 pour 13,2 milliards USD de financements, marquant une progression de 12,3 % par rapport à 2023. Près de 22,5 % de ce montant, soit environ 3 milliards USD, ont été alloués à l’Afrique subsaharienne, confirmant la priorité accordée au continent. Ses engagements cumulés en Afrique approchent désormais les 74 milliards USD, couvrant des projets allant de l’électrification rurale à la santé, en passant par les infrastructures de transport. Parallèlement, l’IsDB accompagne la montée en puissance de la finance islamique, positionnant l’Afrique comme un terrain privilégié pour le développement de produits financiers conformes à la charia.
Fonds Monétaire Arabe (AMF) – Principalement tourné vers le soutien macroéconomique, l’AMF accompagne les pays arabes dans la stabilisation de leurs balances des paiements et la consolidation de leurs systèmes financiers. En avril 2025, il a signé un accord de restructuration (allègement de dette) de 306,5 millions USD avec la Somalie, une étape cruciale pour alléger le fardeau financier du pays et renforcer ses efforts de réformes. À travers ses instruments de financement et de conseil, l’AMF favorise également l’intégration financière arabe et l’harmonisation des politiques monétaires et bancaires.
Tendances et perspectives
L’Égypte comme hub africain – Le Caire s’affirme comme une plateforme régionale incontournable pour les banques arabes. La taille du marché égyptien (plus de 110 millions d’habitants), son poids économique et sa position géographique en font une porte d’entrée idéale vers l’Afrique. Plusieurs groupes arabes – QNB, FAB, Emirates NBD, Mashreq, KFH, NBK, Al Baraka – ont choisi l’Égypte comme base opérationnelle pour leurs ambitions africaines. Ce choix s’explique aussi par un environnement bancaire en pleine modernisation, soutenu par les réformes du régulateur et par une forte adoption du digital. L’Égypte devient ainsi un laboratoire de nouveaux produits financiers (banques 100 % mobiles, paiements instantanés, finance islamique) avant leur extension au reste du continent.
Expansion panafricaine marocaine – Les banques marocaines, notamment Attijariwafa bank, Bank of Africa (BOA) et Banque Centrale Populaire (BCP), ont bâti depuis plus de deux décennies un réseau panafricain solide couvrant l’Afrique francophone et anglophone. Cette stratégie proactive leur permet aujourd’hui d’être perçues comme de véritables « banques africaines de référence », capables d’accompagner aussi bien les grands projets d’infrastructures que les PME locales. Grâce à leur connaissance fine des contextes économiques et à leur expérience dans des environnements diversifiés, elles jouent un rôle de pont entre les flux financiers en provenance du Maghreb, du Golfe et d’Europe. L’intégration de leurs réseaux dans l’UEMOA et la CEMAC leur confère un avantage stratégique pour accompagner la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Croissance de la finance islamique – La finance islamique connaît une expansion remarquable en Afrique, soutenue par des acteurs tels que Kuwait Finance House (KFH), Al Baraka Banking Group et la Banque Islamique de Développement (IsDB). L’Afrique est aujourd’hui l’un des marchés les plus prometteurs pour les produits conformes à la charia, en raison de la forte demande dans des pays à majorité musulmane et de l’intérêt croissant des gouvernements pour diversifier leurs sources de financement. Les sukuk souverains émis au Nigeria, au Sénégal ou en Afrique du Sud ont ouvert la voie à une nouvelle classe d’actifs, et les banques arabes cherchent à se positionner sur ces segments. L’essor de la microfinance islamique et des fintechs charia-compatibles pourrait également transformer l’inclusion financière dans les zones rurales africaines.
Conclusion
La percée des banques arabes en Afrique ne peut plus être considérée comme une simple extension géographique : elle marque une véritable mutation stratégique. En investissant massivement sur le continent, ces acteurs financiers entendent jouer un rôle central dans son essor économique, en apportant non seulement des capitaux, mais aussi une expertise technique, des outils digitaux innovants et des solutions adaptées aux réalités locales.
Le soutien des institutions régionales – BADEA, IsDB, AMF – vient renforcer cette dynamique, en orientant les financements vers des secteurs clés : infrastructures, énergie, agriculture ou encore inclusion financière. À cela s’ajoute l’essor de la finance islamique, dont les instruments – sukuk, microfinance, fintechs charia-compatibles – offrent de nouvelles perspectives d’accès au financement pour les ménages comme pour les PME.
À l’horizon 2030, tout porte à croire que nous assisterons à la naissance d’un espace bancaire afro-arabe intégré, où les forces du Golfe, du Maghreb et du Machrek s’allieront aux marchés africains en pleine expansion. Plus qu’un simple partenariat, il s’agit d’une alliance stratégique, capable de soutenir les grandes transitions – numérique, énergétique et sociale – et de placer la coopération Sud-Sud au cœur du développement durable.
En somme, la finance arabe en Afrique ne se contente plus d’accompagner le mouvement: elle s’impose désormais comme un moteur essentiel de croissance et d’intégration régionale.
