Sidi Ould Tah élu président
de la Banque africaine de développement
Un Mauritanien à la tête de la principale
institution financière du continent
Sidi Ould Tah (à droite) aux côtés de l’ancien président de la BAD, Akinwumi Adesina, quelques instants après l’annonce des résultats, jeudi 29 mai. © Luc Gnago/REUTERS
L’ancien ministre mauritanien de l’Économie, Sidi Ould Tah, a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD) le 29 mai, recueillant 76,18 % des voix au troisième tour du scrutin. Il succède à Akinwumi Adesina et prend la tête d’une institution clé qui rassemble 81 pays membres, dont 54 États africains, et dont le siège est installé à Abidjan depuis 1965.
La BAD, créée en 1963 à Khartoum, s’est imposée comme l’un des piliers du financement du développement en Afrique. Sous la présidence sortante, plus de 550 millions de personnes ont bénéficié de projets dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, de la santé, de l’eau et des infrastructures, dont 231 millions de femmes.
De nouveaux défis pour le continent
Fort de son expérience en Mauritanie et à la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il avait multiplié par huit les décaissements, Sidi Ould Tah entend renforcer le rôle de la BAD en tant que premier acteur financier africain. Parmi ses priorités figurent :
• la création massive d’emplois pour les jeunes via le soutien aux PME,
• l’accélération des investissements dans les
infrastructures de transport et d’énergie,
• et la consolidation de l’intégration
régionale.
Les économistes soulignent également la nécessité d’une réforme de l’architecture financière africaine et d’une meilleure valorisation des ressources naturelles et du dividende démographique du continent.
Un mandat marqué par les incertitudes internationales
La BAD, dont le capital a atteint 318 milliards de dollars en soixante ans, doit cependant composer avec un défi majeur : le désengagement annoncé des États-Unis, qui envisagent de suspendre leur contribution de 555 millions de dollars dans leur projet de budget 2026. Si cette décision se confirmait, elle obligerait l’institution à renforcer la mobilisation des ressources auprès de ses autres partenaires et à accroître sa résilience financière.

