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Les enjeux juridiques de l’utilisation de l’IA dans le secteur bancaire Marocain
Les enjeux juridiques de l’utilisation de l’IA
dans le secteur bancaire Marocain
Brahim Oul-Caid est doctorant en sciences juridiques à la FSJES Agdal Rabat, spécialisé en droit des affaires. Il est titulaire d’un Master en Droit des Affaires et d’une Licence en Droit Privé de l’Université Mohammed V de Rabat.
« Définir l’intelligence artificielle n’est pas chose facile. Depuis ses origines comme domaine de recherche spécifique, au milieu du XXe siècle, elle a toujours constitué une frontière, incessamment repoussée. L’intelligence artificielle désigne en effet moins un champ de recherches bien défini qu’un programme, fondé autour d’un objectif ambitieux : comprendre comment fonctionne la cognition humaine et la reproduire ; créer des processus cognitifs comparables à ceux de l’être humain »1
Les établissements de crédit, par tout dans le monde, ayant conscience de l’importance économique et des avantages fonctionnels de l’exploitation de la technologie de l’IA dans les services et produits qu’ils présentent à leurs clients, ne pourraient que se lancer, corps et âme, dans un tel projet. Dans le monde arabe, les établissements de crédit ne sont à l’insu de cette révolution. Une initiative devrait être lancée par ces établissements pour instituer un fond réservé au financement et a l’appui de la fintech . 2
L’arsenal juridique encadrant la protection des données à caractère personnel diffère d’un pays arabe à un autre étant données les spécificités et les contraintes juridiques de chaque Etat. Pour ne pas étudier chaque legislation national, cette étude sera focalisée seulement sur la legislation marocaine.
Ainsi, la liberté de création en matière technique et la liberté d’entreprendre sont-elles garanties successivement par les articles 25 et 35 de la Constitution du Maroc de 2011. Or, un tel investissement et de telles libertés ne devraient pas porter atteinte à un autre droit fondamental, garanti par l’article 24 de ladite Constitution, à savoir le droit à la vie privée et à la protection des données à caractère personnel. De ce fait, une conciliation adéquate entre ces intérêts contradictoires nécessite une réflexion sur le cadre juridique de l’IA dans le domaine bancaire avant de mettre l’accent sur les risques éventuels de telle technologie sur les données à caractère personnel.
I- Le cadre juridique de l’IA dans le secteur bancaire : entre le droit dur et le droit souple
Le cadre juridique de la technologie de l’IA, étant un ensemble de règles législatives et réglementaires qui régissent un phénomène social, économique ou technique, devrait être considéré dans sa teneur générale avant de penser aux alternatives offertes par les pratiques de la soft Law.
A- Le droit dur applicable à la technologie de l’IA
Le secteur bancaire marocain, par son importance économique et par la diversité des sociétés bancaires qui s’y exercent, mise de plus en plus sur le numérique et ses applications pour perfectionner son fonctionnement interne, augmenter sa rentabilité 3 et améliorer la qualité des services offerts aux clients. La plupart des banques offraient des services dématérialisés et digitalisés depuis longtemps.
Ces services et produits bancaires digitalisés trouvent leur base juridique dans certains textes juridiques d’ordre législatif et réglementaire. Or, qu’en est-il des technologies de l’IA utilisées par les banques ?
En fait, plusieurs banques marocaines utilisent certaines fonctionnalités de l’IA. Il s’agit, en premier lieu, des fonctionnalités liées au machine learning (ML), Chatbots et la reconnaissance faciale utilisées essentiellement lors de l’ouverture des comptes bancaires à distance et la mise en œuvre des applications mobiles qui leur sont nécessaires. En deuxième lieu, les banques collectent des données personnelles aux fins diverses. Elles les traitent et les exploitent dans le cadre de l’analyse de risque 4 , de l’octroi du crédit instantané 5 , de l’évaluation de la solvabilité des clients et la prévention et détection de cas de fraude. Donc, dans quels textes juridiques ces différentes opérations peuvent trouver leur base légale ?
En ce qui concerne cadre légale couvrant ces opérations, une question se pose toujours sur l’absence d’un corpus législatif adéquat et moderne. Exception faite de quelques prémices sur un future cadre réglementaire de l’IA en Europe 6 , dans l’état actuel du droit positif, il n’existe aucun instrument juridique saisissant de manière spécifique et globale les problématiques nouvellement posées par l’IA 7 .
Certes, vu son caractère purement technique, complexe et son évolution rapide et volatile, la technologie de l’IA, en tant que telle, ne pourrait pas être réglementée entièrement par un texte législatif spécifique 8. Cela n’empêche pas qu’il existe des textes légaux d’ordre général qui peuvent être applicables indirectement et partiellement aux applications de l’IA. Il s’agit à titre d’exemple de :
– La loi 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, promulguée par le Dahir n° 1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 décembre 2014) surtout les articles 77, 78, 151 et 160 ;
– La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques portée par le Dahir n˚1-07-129 du 30 Nov.2007 ;
– La loi 43-20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques, portée par le Dahir n˚1-20-100 du 31 Dec.2020 ;
– La loi 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel promulguée par le Dahir n° 1-09-15 du 22 Safar 1430 (18 février 2009).
Tout traitement automatisé de données à caractère personnel fait par une banque, dont le siège social se trouve au Maroc ou qu’elle traite des données personnelles des citoyens marocains doit respecter les droits et obligations prévus par la présente loi. Sur ce, toute opération de traitement, par le biais de l’IA, des données personnelles des clients pour quelque raison que ce soit est soumis aux dispositions de la loi 09-08 et des textes pris pour son application et au contrôle de la Commission Nationale de la Protection des Données Personnelles (CNDP) 9 .
Ces textes juridiques, même s’ils ne constituent pas un vrai cadre legal de l’utilisation de l’IA dans le domaine bancaire, peuvent trouver leur application dans certains cas et peuvent régir quelques aspects de cette technologie à multiples fonctions. Pour remédier à ce vide juridique, les professionnels bancaires pourraient faire appel aux pratiques vastement recommandées du droit souple.
B-La soft law : cadre alternatif de l’utilisation de l’IA par les banques
L’IA, en tant qu’une technique qui associe des technologies qui combinent données, algorithmes et puissance de calcul 10 , constitue à la fois un important levier et une source d’insécurité juridique pour les banques marocaines. L’absence d’un cadre legal claire et spécifique à cette technologie peut constituer un vrai freine à tout investissement en la matière. Pour réduire des effets négatifs de tel constat, les banques n’ont qu’à adopter des règles conventionnelles instaurant de bonnes pratiques relatives à l’utilisation de l’IA. Comme disait un grand juriste français : « quand les eaux montantes de la technique envahissent les terres immergées du droit, la dura lex sed lex du droit romain cède le pas à la soft law et aux agencements technico-conventionnels négociés 11 » .
Il s’agit, le cas échéant, de codes de l’utilisation, de bonne conduite et de chartes d’éthique de l’IA. En effet, les chartes éthique constituent un ensemble d’éléments quasi-normatifs, indiquant des devoir-être sans les assortir de sanction ni de contrainte, à mi-chemin entre le droit et le non-droit 12 .
D’une part, il s’agit de la possibilité d’adopter un code de bonne conduite ou une charte d’éthique dans le cadre d’un groupement professionnel ou d’une association professionnelle auquel ou à laquelle les banques sont déjà adhérées. Cette première voie laisse aux sociétés bancaires le choix de déterminer le contenu et les contours de ces instruments conventionnels.
Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) peut jouer ce rôle de fédérateur en édictant un corpus de principes régissant l’utilisation de l’IA par ses adhérents. Ce corpus reprendrait les notions de responsabilité, de l’équité, de traçabilité, de fiabilité, de transparence, de gouvernance, de non-discrimination…en matière de l’IA lors de son utilisation dans le secteur bancaire.
Il déterminerait également ses effets à l’égard des membres signataires et d’autres clauses liées à son champ d’application.
D’autre part, il est possible pour les banques marocaines d’adhérer ou d’adopter les principes et chartes éthique de l’IA déjà préétablis et reconnus au niveau international 13 . Cela étant dit, certaines déclarations de normes non contraignantes ont été publiées, dans ce cadre, par différents organismes et institutions au niveau mondial.
En premier lieu, on trouve le « Partnership on AI to Benefit People and Society » réunissant Google à Facebook en passant par Microsoft, IBM, Amazon et Apple 14. Leur ambition, tel qu’ils expriment, est d’instaurer de « bonnes pratiques » éthiques dans le domaine de l’IA 15 .
En deuxième lieu, les 7 principes de Google 16 qui peuvent être résumés comme suit :
* Etre socialement bénéfique ;
* Eviter de créer ou de renforcer des biais injustes ;
* Etre développée et testée pour la sécurité ;
* Etre responsable devant les individus ;
* Incorporer le principe de privacy by design ;
* Maintenir des principes de l’excellence scientifique ;
* Etre mise à la disposition pour des utilisations conformes à ces principes.
En troisième lieu, le Conseil de l’Europe, avec ses 7 principes en la matière, apporte une pierre à l’édifice éthique de l’IA. Il s’agit essentiellement des principes relatifs au respect des droits et libertés fondamentaux des individus, la responsabilité, la sécurité et le bien-être sociétal et environnemental.
En quatrième lieu, les « 23 principes d’Azilomar » constituent un véritable socle du droit souple concernant l’IA. Cette déclaration est signée par plus de 2000 signataires dont notamment le feu physicien Stephen HAWKING et Elon MUSK 17 .
En cinquième lieu, la «Déclaration Montréal», intitulé :« les 10 principes pour un développement de l’IA responsable», s’inscrit dans cette ligne droite de la prolifération des normes non contraignantes.
II- L’IA dans le secteur bancaire : Enjeux liés à l’exploitation des données personnelles
Depuis leur institution séculaire, les banques sont reconnues pour la collecte et le traitement d’un maximum de données leur permettant de bien connaitre leurs clients, de s’assurer de leur solvabilité et, par conséquence, de prendre une décision rationnelle.
Elles détiennent d’immenses bases de données relatives à leurs clients, personnes physiques ou morales 18 . Dorénavant, ces opérations de collecte et de traitement se feront par les applications de l’IA, ce qui nécessitera le respect des principes et dispositions prévus par la loi sur la protection des données personnelles en sorte que les risques liés aux biais des algorithmes soient renduits.
A-La collecte et le traitement des données personnelles
Pour bénéficier d’un service ou d’un produit offert par une banque marocaine, il faut lui fournir tout une panoplie d’informations concernant, entre autres, la situation sociale, médicale (santé) et patrimoniale de l’intéressé. Après leur collecte, ces informations seront traitées de différentes manières, stockées et exploitées pour pouvoir servir de base à une prise de décision raisonnable, rationnelle et rentable pour la banque.
Pour les banques utilisant la technologie de l’IA dans le traitement desdites informations, les résultats qui en seraient obtenus seraient beaucoup exacts, pertinents et trop utiles. Or, la collecte et le traitement de telles informations sont soumis aux dispositions protectrices de la loi n˚09-08, précitée, relative à la protection des données à caractère personnel toutes les fois que ces informations concernent des personnes physiques. La même loi prévoit un certain nombre de principes-obligations et droits des personnes concernées à respecter par les responsables de traitement (les Banques ou leurs sous-traitants).
En premier lieu, la collecte et le traitement doivent respecter les principes énoncés dans le troisième article de la loi 09-08. Il s’agit des principes suivants :
a-Une collecte licite et loyale : les banques marocaines utilisant des fichiers à des fins de l’exercice de leurs activités bancaires doivent ainsi s’assurer que la collecte des données destinées à les alimenter est licite et loyale au sens de l’article 3 susmentionné ;
b- Une collecte pour des finalités déterminées explicites et légitimes ;
Le fait, pour une banque, de collecter des données personnelles à l’insu des clients, à travers les applications mobiles e-banking, en utilisant la technologie IA méconnaît le principe de finalité de la collecte et de finalité du traitement 19.
c- Des données adéquates, pertinentes et non excessives, au regard des finalités pour lesquelles elles sont collectées, et pour lesquelles, elles sont traitées ultérieurement ;
d- Des données exactes et, si nécessaire, mises à jour. Toutes les mesures raisonnables doivent être prises pour que les données inexactes ou incomplètes, au regard des finalités pour lesquelles elles sont collectées et pour lesquelles elles sont traitées ultérieurement, soient effacées ou rectifiées ;
e- Des données conservées sous une forme permettant l’identification des personnes concernées pendant une durée n’excédant pas celle nécessaire à la réalisation des finalités pour lesquelles elles sont collectées et pour lesquelles elles sont traitées ultérieurement.
Par ailleurs, avant toute collecte et tout traitement de données personnelles, la banque doit recueillir le consentement de la personne concernée conformément à l’article 4 de la loi 09-08. De même, le consentement correspond à toute manifestation de volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif clair, que des données personnelles la concernant fassent l’objet d’un traitement . Dans ce cadre, deux hypothèses se présentent.
La première concerne le cas où un contrat entre la banque et son client existerait. Le consentement à la collecte et au traitement des données personnelles est exprimé lors de la signature dudit contrat ou en cliquant sur une case réservée à cet effet dans le corps du même contrat.
La deuxième hypothèse concerne le cas où les données à collecter et à traiter ne seraient pas couvertes par un contrat déjà signé entre la banque et son client. Dans ce cas, la banque devrait inviter le client à exprimer son consentement en lui envoyant un lien hypertexte ou un document réservé à cet effet. Elle devrait l’informer sur tous les aspects de telle collecte ou de tel traitement.
En outre, les banques traitant des données personnelles doivent permettre à leurs clients-personnes concernées- d’exercer leurs droits prévus par la loi 09-08. Il s’agit, brièvement, des droits suivants :
* Le droit à l’information (Art. 5) ;
* Le droit d’accès (Art.7) ;
*Le droit de rectification (Art. 8) ;
* Le droit d’opposition (Art. 9) ;
La droit européen de la protection des données personnelles (RGPD) a ajouté d’autres droits à cette liste non exhaustive comme :
* Le droit à l’effacement des données personnelles ;
*Le droit à la portabilité des données personnelles.
Aussi, les banques sont-elles soumises aux obligations prévues par le troisième chapitre de la loi 09-08. (Cf. de l’article 12 à l’article 26). A ce propos, l’obligation d’avoir une autorisation du traitement des données personnelles, sous toutes ses formes, demeure la plus essentielle 21 .
Pourtant, l’utilisation et l’exploitation de la technologie IA par les banques marocaines présente également de grands risques liés aux biais éventuels des algorithmes qui y sont intrinsèques.
B- Les risques de biais liés au traitement algorithmique des données personnelles
La question de l’IA est relative aux nouvelles techniques de l’analyse des données et d’algorithmie 22. Cette question renvoie communément à la problématique des decisions automatisées et du profilage 23 .
Le développement de telles pratiques pose une question éthique relative à la maîtrise par la personne fichée de ses données personnelles, ainsi qu’une problématique juridique puisqu’en l’état actuel de la législation et de la réglementation en la matière, aucune machine ne peut prendre seule une décision importante vis-à-vis d’une personne fichée, le contrôle humain restant obligatoire dans tous les cas 24 .
A vrai dire, l’entrée de l’IA dans le secteur bancaire marocain, et les utilisations qui peuvent en être faites, peut présenter de nombreux risques surtout lors du traitement algorithmique des données à caractère personnel. Ces risques sont accrus par les potentialités de l’IA en matière de la gestion de la relation client. La compréhension des biais comportementaux, surtout si elle devient individualisée, est un levier puissant pour faire accepter au client une relation commerciale totalement déséquilibrée. Pourtant, mis en œuvre et poussé à l’extrême, un tel programme ne peut qu’aboutir à la ruine de la confiance dans le secteur, en le privant de son utilité économique et sociale 25 .
La pratique du profilage, qui couvre d’autres pratiques telles la reconnaissance faciale et les decisions autonomes ou automatisées, effectuée par les algorithmes de l’IA peut porter atteinte aux droits et libertés fondamentaux des clients. Il peut en résulter la discrimination basée sur la couleur, les croyances religieuses ou sur la situation médicale du client.
Dans ce cadre, la CNDP a adopté un certain nombre de délibérations relatives à l’utilisation des nouvelles technologies dans le domaine bancaire, invitant les banques et organismes assimilés à se conformer à la legislation et la réglementation nationales et aux bonnes pratiques reconnues au niveau international en matière de la protection des données personnelles. Il s’agit notamment des délibérations suivantes :
- Délibération n°D-108-EUS/2020 du 23/04/2020 relative à la définition de l’usage des technologies de reconnaissance faciale dans le cadre du dispositif du compte à distance par les banques et établissements de paiement ;
Délibération n °D-110-2021 du 30/04/2021 portant avis sur le projet de directive fixant les règles minimales en matière d’externalisation vers le Cloud par les établissements de crédit ; - Délibération N° 32-2015 du 13/02/2015 portant modèle de déclaration type concernant les traitements de données à caractère personnel dans le cadre de la gestion des clients ;
- Délibération n° 478-2013 du 1er novembre 2013 portant sur les conditions nécessaires à l’utilisation des dispositifs biométriques pour le contrôle d’accès.
Enfin, dans le but de prévenir des biais qui pourraient résulter des traitements des données personnelles effectués par l’AI, les établissements de crédit marocains peuvent s’inspirer de la legislation européenne et adopter un certain nombre de mesures-obligations à caractère juridique et technique susceptibles de renforcer leurs politiques de confidentialité et de constituer des preuves de bonne foi dans le cas d’un procès ou d’enquêtes. Il s’agit des principes de privacy by design et d’études d’impact. Alors que l’obligation de réaliser une étude d’impact (PIA) s’impose aux responsables du traitement qui procèdent à ces opérations par le recours aux NTIC et dont le traitement est susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées. Cette étude précède toute opération de traitement pour en éclaircir tous les contours.
Conclusion
Pour conclure, les bienfaits techniques, économiques et juridiques de l’exploitation des technologies de l’IA dans le secteur bancaire marocain sont indéniables. De la simplification des formalités, à accomplir par la clientèle, au développement de la bancarisation en passant par l’amélioration des services et produits offerts ainsi que la maîtrise des risques qui s’y attachent, les algorithmes de l’IA accomplissent des tâches tellement complexes que des hauts cadres ne pourraient pas réaliser. Or, l’utilisation de cette technologie, avec l’absence d’un cadre juridique spécifique, questionne les enjeux de la protection des données personnelles des clients et la banalisation des biais algorithmiques.
1-Cédric VELLANI, donner un sens à l’Intelligence Artificielle, pour une stratégie nationale et européenne, Mission parlementaire confiée par Mr le Premier Ministre Edouard PHILIPPE du 08 Septembre 2017 au 08 Mars 2018.
2-V. Wissam FETTAH, la Revue de l’Union des Banques Arabes, N˚525 Septembre 2024, P. 7 et s. 3-Kenza CHERKAOUI, La digitalisation des services bancaires, source de rentabilité : le cas des banques marocaines, Revue Internationale du Chercheur (Revue Française), ISSN : 2726-5889, V. 1 : N. 1.
4-Cf. Chahid SLIMANI, traitement automatisé des données à caractère personnel : le risque de « l’informatisation du risque », Revue de Recherche en Droit, Economie et Gestion, N.16, Oct.2021, P. 30 et s
5-CF, OCDE, 2019, IA dans la société, Ed. OCDE Paris, https://doi.org/10.1787/b7f8cd16.fr.
6-L’intelligence artificielle et le droit en Europe : analyse transatlantique comparative, https://www.transatlantic-lawyer.com/fr/lintelligence-artificielle-et-le-droit-en-europe-analyse-transatlantique-comparative/, consulté le 11/10/2022 à 21h14.
7-Boris Barraud, Éthique de l’Intelligence Artificielle, Editions l’Harmattan, 2022, P.49 et s.
8-David Forest, Le droit au défi du numérique – Libertés et propriété à l’ère d’Internet, Editions L’Harmattan, 2020, P.181 et s
9-Cf. Chahid SLIMANI, Op.cit P.32.
10-Commission Européenne, « Livre blanc Intelligence Artificielle : une approche européenne fondée sur l’excellence et la confiance », 2020, P.2
11-Alain SUPIOT, la gouvernance par les nombres, Cours au College de France, 2012-2014, P.271.
12-Boris Barraud, Éthique de l’intelligence artificielle, Op.cit, P.64.
13-Ebénézer Njoh Mouelle, Lignes rouges «éthiques» de l’intelligence artificielle, Editions l’Harmattan, 2020, P. 89 et s.
14-Boris Barraud, Dignité, liberté, égalité – Pratique des droits de l’homme numérique, Editions l’Harmattan, 2022, P.604 et s
15-Op.cit.
16-V. Ebénézer Njoh Mouelle, Op.cit, P.86 et s.
17-V. Ebénézer Njoh Mouelle, Op.cit, P.100 et s.
18-Ghislain DE PIERREFEU et Nicolas EID, « l’IA et la banque de demain, passer de l’IA paillette a l’IA concrète, www.Wavestone.com
19-V. Anne DEBET, Jean MASSOT et Nathalie METALLINOS, « Informatique et libertés, la protection des données à caractère personnel en droit français et européen », Editions Lextenso, 2015, P.919.
20-Guillaume DESGENS-PASANAU, « la protection des données personnelles, les principes clés de décryptage du RGPD », 5eme édition, LexisNexis, 2022, P.110.
21-V. les délibérations de la CNDP suivantes :
– Délibération n° 479-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d’autorisation relative au traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et organismes assimilés en vue de la tenue des comptes de la clientèle et la gestion des opérations s’y rapportant ;
– Délibération n° 480-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d’autorisation relative au traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et organismes assimilés en vue de la gestion des crédits et des garanties ;
– Délibération n° 481-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d’autorisation relative au traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et organismes assimilés en vue de la gestion des clients de passage.
22-V. Olivier EZRATTY, « Les avancées de l’IA », 2016, P.109 et s.
23-Prospective, « Intelligence Artificielle- état de l’art et perspectives pour la France », rapport final, Editions Martine Automme et Nicole Merle-Lamoot, 2019, P. 39 et s
24-V. Guillaume DESGENS-PASANAU, Op.cit, P. 307 et s.
25-V. Olivier FLICHE, « IA et règles de protection de la clientèle dans la banque et l’assurance », Enjeux Numériques- N˚1, Annales des Mines, 2018, P.29.

L’ Intelligence Artificielle: Un Tremplin Vers l’Excellence Bancaire au Qatar en 2024
L’ Intelligence Artificielle:
Un Tremplin Vers l’Excellence Bancaire au Qatar en 2024
Les efforts déployés par la Banque Centrale du Qatar et les banques commerciales en 2024 illustrent un engagement fort en faveur de l’adoption de l’intelligence artificielle dans le secteur financier. Qatar se positionne ainsi comme un modèle pour les autres pays de la région, démontrant les avantages de l’IA pour le secteur bancaire dans un monde de plus en plus digitalisé.
En 2024, Qatar se distingue comme un leader régional dans l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur bancaire. Cet élan vers l’innovation est porté par des initiatives remarquables menées tant par la Banque Centrale du Qatar (QCB) que par les principales banques commerciales du pays. Ces efforts reflètent l’engagement du Qatar à intégrer les technologies de pointe pour renforcer l’efficacité, la sécurité, et l’innovation dans le secteur financier. Cependant, ce progrès n’est pas sans défis, et les opportunités qui en découlent sont vastes.
La Banque Centrale du Qatar: Pionnière dans l’Adoption de l’IA
La Banque Centrale du Qatar (QCB) se positionne résolument à l’avant-garde de la révolution numérique dans le secteur financier, en mettant en œuvre des initiatives ambitieuses pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) et la monnaie numérique dans ses opérations.
En 2024, la QCB a renforcé ses efforts pour moderniser le système financier qatari avec plusieurs initiatives majeures qui témoignent de son engagement à adopter les technologies émergentes tout en assurant un cadre éthique et sécurisé.
Stratégie Nationale d’IA: pour le Secteur Bancaire
La QCB a élaboré une Stratégie Nationale d’IA en partenariat avec le gouvernement qatari, visant à accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle dans le secteur bancaire. Cette stratégie établit des lignes directrices rigoureuses pour garantir une utilisation responsable de l’IA, en mettant l’accent sur la sécurité des données et la protection de la vie privée des clients.
En adoptant ces mesures, la QCB s’efforce de positionner le Qatar comme un leader mondial dans la transformation numérique, en veillant à ce que l’innovation technologique respecte les normes éthiques les plus élevées tout en répondant aux attentes sociétales.
Supervision Basée sur l’IA:
La QCB a également innové en introduisant une Supervision Basée sur l’IA, une étape cruciale vers une surveillance plus proactive et précise du secteur financier. Grâce à l’IA, la QCB est désormais capable de surveiller en temps réel les activités des banques commerciales, permettant ainsi une détection précoce des comportements suspects tels que la fraude et le blanchiment d’argent. Cette approche proactive renforce la transparence et l’intégrité du système financier qatari, tout en contribuant à la stabilité et à la confiance dans les institutions financières du pays.
Programmes de Formation en IA:
Reconnaissant l’importance de la formation continue dans un secteur en pleine évolution, la QCB a lancé des Programmes de Formation en IA ouverts à tous les professionnels financiers, qu’ils travaillent dans des banques, des compagnies d’assurance, des sociétés de gestion d’actifs, ou d’autres entités financières. Ces programmes visent à leur fournir les compétences nécessaires pour exploiter les technologies d’IA dans leurs rôles spécifiques. Les formations couvrent des sujets tels que l’analyse prédictive, la détection des fraudes, et l’optimisation des processus décisionnels à l’aide de l’IA, garantissant ainsi que ces technologies soient intégrées de manière efficace et sécurisée dans l’ensemble du secteur financier.
Directives sur l’Adaptation de l’IA:
La QCB s’apprête à publier ses premières Directives sur l’Adaptation de l’IA dans les institutions financières, un cadre destiné à orienter les banques dans l’intégration de l’IA de manière sécurisée, éthique et efficace. Ces directives seront essentielles pour garantir que les innovations en IA améliorent l’efficacité opérationnelle, la gestion des risques, et l’expérience client, tout en respectant les réglementations strictes en matière de protection des données.
Infrastructure de la Monnaie Numérique:
Enfin, la QCB a finalisé l’infrastructure nécessaire pour le projet de monnaie numérique de banque centrale (CBDC), une initiative stratégique qui marque un tournant décisif dans la transformation numérique du secteur financier qatari. Ce projet, actuellement en phase expérimentale jusqu’en octobre 2024, utilise des technologies de pointe telles que l’IA et la technologie des registres distribués (DLT) pour faciliter les règlements de paiements importants et améliorer l’efficacité des transactions de titres. Cette infrastructure prépare le terrain pour une économie où les transactions digitales occupent une place centrale, tout en renforçant l’inclusion financière et en facilitant l’accès aux services bancaires pour une part croissante de la population.
Les Banques Commerciales du Qatar :
Vers une Transformation Digitale
Les banques commerciales du Qatar, guidées par les directives de la QCB, ont également intensifié leurs efforts pour intégrer l’IA dans leurs services. Ces initiatives démontrent comment les banques commerciales du Qatar ne se contentent pas de suivre les tendances mondiales, mais cherchent activement à redéfinir les normes de l’innovation financière dans la région.
Qatar National Bank (QNB): À la Pointe de l’Innovation Digitale
QNB s’est distinguée par ses efforts pour révolutionner l’expérience client à travers l’utilisation de l’IA. La banque a développé une plateforme d’IA avancée qui analyse les comportements des clients afin de proposer des produits financiers personnalisés. QNB a également introduit des chatbots alimentés par l’IA, capables de fournir un service client 24/7, ce qui améliore l’efficacité opérationnelle et réduit la nécessité d’une intervention humaine.
Commercial Bank of Qatar: Automatisation et Gestion des Risques:
La Commercial Bank of Qatar a intégré des systèmes d’IA pour automatiser ses processus internes, en particulier dans la gestion des risques et la conformité réglementaire. L’adoption de ces technologies a permis à la banque de renforcer sa capacité à détecter les anomalies et à gérer les risques de manière proactive, tout en assurant une conformité stricte avec les normes internationales.
Masraf Al Rayan : IA et Finance Islamique:
Masraf Al Rayan, spécialisée dans la finance islamique, a intégré l’IA pour garantir la conformité des transactions aux principes de la charia. Cette approche permet à la banque de surveiller et d’analyser en temps réel les transactions, tout en optimisant l’efficacité opérationnelle. Masraf Al Rayan a également lancé des initiatives de finance durable, soulignant son engagement envers une finance éthique et responsable.
Défis et Opportunités de l’IA dans le Secteur Bancaire au Qatar
Défis:
1. Sécurité des Données : Au Qatar, l’adoption croissante de l’IA dans le secteur bancaire soulève des préoccupations en matière de sécurité des données. Les banques doivent renforcer leurs systèmes de sécurité pour protéger les informations sensibles des clients contre les cybermenaces croissantes, d’autant plus que l’IA traite un grand volume de données personnelles et financières.
2. Conformité Réglementaire : Le cadre réglementaire au Qatar évolue rapidement pour s’adapter à l’intégration des nouvelles technologies comme l’IA. Les banques doivent s’assurer que leurs systèmes d’IA respectent les régulations en vigueur, notamment en ce qui concerne la protection des données et la prévention des fraudes.
3. Adaptation Technologique : La mise en œuvre de l’IA nécessite des investissements importants dans la technologie et la formation des employés. Les banques au Qatar doivent surmonter la résistance au changement pour garantir une adoption réussie de ces nouvelles technologies.
Opportunités:
1. Amélioration des Services Clients : L’IA permet aux banques qataries de personnaliser les services financiers. Par exemple, des chatbots et des systèmes d’analyse prédictive peuvent anticiper les besoins des clients et leur offrir des produits financiers sur mesure, améliorant ainsi l’expérience client et renforçant leur fidélité.
2.Efficacité Opérationnelle: L’IA peut grandement améliorer l’efficacité opérationnelle des banques au Qatar. En automatisant des processus internes, les banques peuvent traiter plus de transactions de manière plus rapide et précise, réduisant ainsi les coûts opérationnels et augmentant la productivité.
3.Renforcement de la Sécurité : Les solutions d’IA aident les banques qataries à détecter plus rapidement les comportements suspects et à prévenir les fraudes. Grâce à des algorithmes avancés, les transactions sont analysées en temps réel, permettant de réagir immédiatement en cas d’anomalies.
Ces défis et opportunités montrent que, bien que l’intégration de l’IA dans le secteur bancaire au Qatar présente des risques, elle offre également un potentiel significatif pour transformer le secteur et améliorer ses services.
Etude préparée par le Département de Recherche de l’UBA
L’ impact de l’intelligence artificielle: Une révolution dans le secteur bancaire mondial
L’ impact de l’intelligence artificielle:
Une révolution dans le secteur bancaire mondial
Cette étude examine l’impact révolutionnaire de l’intelligence artificielle (IA) sur le secteur bancaire mondial, en mettant en lumière les investissements croissants, les applications innovantes, et les défis réglementaires et éthiques. À travers une analyse approfondie, elle explore comment l’IA redéfinit les pratiques bancaires traditionnelles, tout en soulignant l’importance d’un déploiement responsable et conforme.
Introduction:
Dans une ère où les avancées technologiques dominent, l’intelligence artificielle s’impose comme une force transformatrice qui réinvente de nombreux secteurs, y compris le secteur bancaire. Ces dernières années, les banques du monde entier ont intensifié leurs investissements dans les technologies d’intelligence artificielle, dans le but d’améliorer l’efficacité, de rehausser la qualité du service client et de réduire les risques. Selon divers rapports et analyses de l’industrie, les investissements globaux des banques dans l’intelligence artificielle connaissent une croissance significative, avec des montants substantiels consacrés à la recherche, au développement et à l’intégration de ces technologies. Ces flux de capitaux, en provenance d’institutions financières et autres entités, témoignent des nouvelles priorités stratégiques.
Le paysage concurrentiel des investissements en intelligence artificielle dans le secteur bancaire mondial est en perpétuelle transformation, alors que les institutions financières s’efforcent de se démarquer par l’innovation en IA. Les montants alloués à ces investissements varient d’une banque à l’autre, influencés par des facteurs tels que la position sur le marché, les objectifs stratégiques, les capacités technologiques et les impératifs réglementaires.
Il est important de souligner que les niveaux d’investissement des banques dans les technologies d’intelligence artificielle varient selon les régions du monde. Les pays bénéficiant d’une infrastructure technologique avancée et d’un secteur financier robuste, tels que les États-Unis, la Chine et certains pays européens, se positionnent généralement en tête des investissements en IA dans le secteur bancaire. En revanche, les économies émergentes s’efforcent également d’accroître leurs investissements dans l’intelligence artificielle, dans le cadre de leurs efforts pour moderniser leurs systèmes financiers et maintenir leur compétitivité sur la scène mondiale.
Investissements bancaires dans l’intelligence artificielle
Selon International Data Corp, les ventes de logiciels, de matériel et de services liés aux systèmes d’intelligence artificielle devraient augmenter de 29 % en 2024 pour atteindre 166 milliards de dollars, et dépasser les 400 milliards de dollars d’ici 2027. D’après les données d’AltIndex.co, le marché mondial de l’IA devrait continuer à croître, avec un taux de croissance annuel composé de 17 % au cours des quatre prochaines années, atteignant une valeur de plus de 500 milliards de dollars d’ici 2027.
Globalement, les banques investissent dans un large éventail d’applications d’intelligence artificielle, telles que les chatbots pour le service client, l’analyse prédictive pour la gestion des risques, les algorithmes de détection des fraudes, les systèmes de recommandation personnalisés et l’automatisation des processus. Ces investissements visent à exploiter les technologies d’IA pour améliorer l’efficacité opérationnelle, enrichir l’expérience client et obtenir un avantage concurrentiel dans un secteur financier en pleine mutation. Par ailleurs, certaines banques optent pour des collaborations avec des startups, des entreprises technologiques ou des instituts de recherche en IA afin d’accélérer l’innovation et la mise en œuvre de ces technologies. Ces partenariats permettent aux banques d’accéder aux solutions, expertises et ressources les plus récentes en matière d’IA, tout en favorisant une culture d’innovation et de collaboration au sein de l’industrie.
Au cours des dernières années, les banques mondiales ont considérablement augmenté leurs investissements dans les technologies d’intelligence artificielle. Ces investissements couvrent un large éventail d’initiatives, allant de la recherche et développement à l’acquisition de startups spécialisées en IA, en passant par la mise en œuvre de solutions basées sur l’IA et la formation de partenariats stratégiques avec des entreprises technologiques. Plusieurs grandes banques mondiales ont également lancé d’importantes initiatives visant à exploiter l’intelligence artificielle pour transformer divers aspects de leurs opérations. Ces initiatives incluent des engagements financiers substantiels pour financer la recherche en IA, développer les infrastructures nécessaires, recruter des talents spécialisés et mener des projets pilotes dans différentes divisions de l’entreprise.
Selon un rapport de Standard & Poor’s, les banques et les sociétés de services financiers sont parmi les plus grands utilisateurs d’applications d’intelligence artificielle, représentant environ 20 % du marché. À titre d’exemple, JPMorgan, la plus grande banque des États-Unis, consacre plus de 15 milliards de dollars par an à la technologie.
Quelles utilisations de l’IA en finance?
L’adoption de l’intelligence artificielle dans les opérations bancaires peut transformer profondément la productivité, l’efficacité et la rentabilité en facilitant l’automatisation, l’optimisation et l’innovation à travers diverses fonctions. Par conséquent, les banques ont tout intérêt à investir dans l’IA dans plusieurs domaines clés, notamment les suivants :
Premièrement, l’automatisation des tâches de routine:
Les technologies d’intelligence artificielle, telles que l’automatisation des processus robotiques (RPA), permettent de prendre en charge les tâches répétitives et chronophages des opérations bancaires, telles que la saisie de données, le traitement de documents et les transactions. En automatisant ces tâches, les banques réduisent les erreurs manuelles, accélèrent les délais de traitement, et libèrent les employés pour qu’ils se concentrent sur des activités à plus forte valeur ajoutée, qui nécessitent un jugement humain et de la créativité.
Deuxièmement, l’optimisation des processus:
Les algorithmes basés sur l’IA ont la capacité d’analyser d’importantes quantités de données pour identifier les inefficacités, les goulots d’étranglement et les opportunités d’amélioration dans les processus bancaires. Grâce à cette optimisation, les banques peuvent rationaliser les flux de travail, éliminer les redondances et améliorer l’allocation des ressources, ce qui se traduit par des délais de livraison plus courts, une réduction des coûts et une amélioration des performances opérationnelles.
Troisièmement,amélioration de l’expérience client:
Les chatbots et assistants virtuels basés sur l’intelligence artificielle sont devenus des outils essentiels pour les banques du monde entier, offrant une assistance personnalisée aux clients 24 heures sur 24. Grâce au traitement du langage naturel et aux algorithmes d’apprentissage automatique, ces systèmes d’IA proposent des recommandations sur mesure, résolvent les requêtes, et simplifient la gestion des comptes. Le résultat est une augmentation de la satisfaction client, un engagement renforcé, une fidélité accrue, et des relations plus solides entre les banques et leurs clients. Par exemple, Amundi, basée à Paris et gérant environ 2 000 milliards d’euros d’actifs, utilise des outils basés sur l’IA pour personnaliser les portefeuilles de certains de ses plus de 100 millions de clients en fonction de leurs préférences en matière de risque, les réponses contribuent à façonner les portefeuilles et fournissent une jauge de sentiment en temps réel.
Quatrièmement, gestion avancée des risques et détection des fraudes:
Les algorithmes d’intelligence artificielle transforment radicalement les pratiques de gestion des risques dans le secteur bancaire en permettant une analyse en temps réel de vastes volumes de données transactionnelles. Les modèles d’apprentissage automatique détectent les activités frauduleuses avec une précision inégalée, en identifiant des schémas suspects et des anomalies que les systèmes traditionnels basés sur des règles ne peuvent pas détecter. De plus, l’analyse prédictive basée sur l’IA permet aux banques d’évaluer les risques de crédit, de prédire les tendances du marché et d’optimiser les stratégies d’investissement. Cela se traduit par une amélioration des processus décisionnels, une protection accrue des actifs financiers, et un renforcement de la stabilité financière. À ce titre, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a souligné que l’intelligence artificielle peut non seulement rendre les prêts plus efficaces dans la prise de décisions de crédit, mais aussi contrer les opérations de blanchiment d’argent.
Cinquièmement, efficacité opérationnelle et réduction des coûts:
Les technologies d’intelligence artificielle améliorent considérablement l’efficacité opérationnelle du secteur bancaire en automatisant et en optimisant les processus. L’automatisation des processus robotisés (RPA) prend en charge les tâches répétitives, réduisant ainsi les erreurs humaines et accélérant le traitement des transactions.
De plus, les algorithmes basés sur l’IA permettent une meilleure allocation des ressources, optimisent la gestion des flux de travail et réduisent les coûts d’exploitation. En rationalisant les processus internes, les banques peuvent allouer leurs ressources de manière plus efficace, améliorer la productivité, et investir davantage dans l’innovation et les initiatives centrées sur le client. La réduction des coûts liés à la main-d’œuvre manuelle, la diminution des inefficacités opérationnelles et l’atténuation des risques permettent aux banques d’utiliser leurs ressources de manière plus stratégique pour stimuler la croissance et l’innovation.
En somme, l’adoption de l’IA dans les opérations bancaires permet non seulement d’améliorer la productivité et de rationaliser les opérations, mais aussi d’enrichir l’expérience client et d’augmenter la rentabilité dans un environnement financier de plus en plus dynamique et compétitif.
Sixièmement, analyse prédictive dans la prise de décision:
L’analyse prédictive basée sur l’intelligence artificielle permet de prévoir le comportement des clients, les tendances du marché et les résultats commerciaux, offrant ainsi aux banques des informations précieuses pour la prise de décision. En exploitant la puissance de l’IA pour soutenir la prise de décision, les banques peuvent prendre des décisions plus éclairées et basées sur des données, optimiser leurs stratégies d’investissement, et identifier de nouvelles opportunités de croissance et d’innovation.
Par exemple, la Banque centrale européenne utilise l’intelligence artificielle pour diverses applications, telles que l’automatisation de la classification des données provenant de 10 millions d’entreprises et d’agences gouvernementales, ainsi que l’analyse de sites web pour suivre les prix des produits en temps réel. Elle utilise également cette technologie pour aider les organismes de régulation bancaire à identifier et analyser les actualités, les rapports de contrôle et les dossiers des entreprises.
Les défis liés à l’intégration de l’intelligence artificielle
dans le secteur bancaire
Si l’adoption de l’intelligence artificielle dans les banques présente de nombreux avantages, elle soulève également plusieurs défis importants, notamment :
1. Qualité et intégration des données: Les banques doivent assurer la qualité, l’exactitude, et l’intégrité des données utilisées pour entraîner les modèles d’IA. Cela implique souvent un processus de nettoyage, de normalisation, et d’intégration des données provenant de diverses sources, ce qui peut être complexe et chronophage.
2. Risques de cybersécurité: Les systèmes d’IA sont susceptibles aux cybermenaces, telles que les attaques, les violations de données, et les biais algorithmiques. Ces risques mettent en lumière la nécessité de mettre en place des mesures de cybersécurité robustes pour protéger les informations financières sensibles et maintenir la confiance des clients.
3. Manque de talents et de compétences: Attirer et retenir des talents spécialisés en IA, en science des données, et en apprentissage automatique est un défi pour les banques. La demande pour ces professionnels dépasse souvent l’offre, entraînant ainsi une pénurie de compétences clés.
4. Gestion du changement: L’intégration de l’IA nécessite des transformations culturelles et organisationnelles profondes. Cela inclut la formation des employés, l’engagement des parties prenantes, et l’adaptation des processus métiers aux nouveaux flux de travail basés sur l’IA, ce qui peut rencontrer des résistances internes et révéler des lacunes organisationnelles.
5. Conformité réglementaire: Les banques opèrent dans un environnement strictement réglementé, où l’adoption de l’IA suscite des préoccupations en matière de conformité aux réglementations sur la confidentialité des données, les directives éthiques, et les exigences réglementaires. Une surveillance et une gouvernance rigoureuses sont donc indispensables.
En particulier, les défis réglementaires liés à l’adoption de l’intelligence artificielle dans les banques se multiplient en raison de la nature sensible des services financiers et des risques potentiels associés à ces technologies. Parmi les défis organisationnels majeurs, on peut citer :
Confidentialité et sécurité des données: L’IA dans le secteur bancaire repose fortement sur de vastes quantités de données clients pour former des modèles d’apprentissage automatique et réaliser des prédictions. Les réglementations strictes en matière de confidentialité des données imposent des exigences élevées pour la collecte, le stockage, et le traitement des données personnelles. Par conséquent, les banques doivent garantir la conformité à ces régulations pour protéger la vie privée des client et prévenir les violations de données.
Prêts équitables et non-discrimination: Les algorithmes d’IA utilisés pour la notation de crédit et les décisions de prêt doivent strictement respecter les lois et réglementations en matière de prêts équitables afin d’éviter toute forme de discrimination, notamment en fonction de caractéristiques protégées telles que la race ou le sexe.
Transparence et explicabilité: Les régulateurs exigent que les banques garantissent la transparence et l’explicabilité des processus décisionnels basés sur l’IA pour assurer la responsabilité et atténuer les risques. Cela implique que les banques doivent être en mesure d’expliquer clairement comment les modèles d’intelligence artificielle parviennent à leurs conclusions, en particulier dans des domaines cruciaux comme l’approbation des crédits et l’évaluation des risques. Cette exigence peut s’avérer difficile à satisfaire, notamment avec des algorithmes d’IA complexes et de type « boîte noire ».
Validation des modèles et gouvernance: Les réglementations imposent des processus rigoureux de validation des modèles et de gouvernance pour garantir l’exactitude, la fiabilité, et la stabilité des modèles d’IA utilisés dans les opérations bancaires. Les banques doivent mettre en place des cadres solides de gestion des risques liés aux modèles, les valider régulièrement, surveiller en continu leur conformité aux exigences réglementaires, et s’assurer de l’intégrité du processus décisionnel basé sur l’IA.
Cybersécurité et résilience opérationnelle: L’intégration des technologies d’IA dans les opérations bancaires introduit de nouveaux risques et vulnérabilités en matière de cybersécurité, qu’il est crucial de gérer pour protéger les systèmes financiers et les données des clients. Les régulateurs exigent que les banques mettent en place des mesures robustes de cybersécurité et garantissent une résilience opérationnelle afin de résister aux cybermenaces, aux pannes de systèmes, et aux attaques malveillantes ciblant les systèmes d’intelligence artificielle.
Utilisation éthique et responsable de l’intelligence artificielle: Les régulateurs insistent sur l’importance d’une utilisation éthique et responsable de l’intelligence artificielle dans le secteur bancaire pour renforcer la confiance des consommateurs, promouvoir l’équité, et protéger les valeurs sociétales. Les banques doivent donc adhérer aux principes et directives éthiques encadrant l’IA, tels que l’équité, la responsabilité, la transparence, et la redevabilité.
Conclusion
Le paysage bancaire mondial est en pleine mutation, catalysée par l’adoption massive de l’intelligence artificielle. Des expériences client hyper-personnalisées aux solutions avancées de gestion des risques, l’IA révolutionne les pratiques bancaires traditionnelles, améliorant à la fois l’efficacité opérationnelle et l’innovation. Cependant, à mesure que les banques intègrent ces technologies, elles doivent naviguer dans un cadre réglementaire complexe et prendre en compte les enjeux éthiques pour garantir un déploiement responsable et transparent de l’IA.
À l’avenir, l’évolution continue de l’intelligence artificielle promet de redéfinir le secteur bancaire, en permettant aux institutions de fournir des services améliorés, d’atténuer les risques, et de s’adapter aux exigences en constante évolution de l’ère numérique.
Équilibrer les avantages et les inconvénients de l’IA dans le secteur bancaire nécessite une approche holistique qui privilégie un déploiement responsable, la gestion proactive des risques, et le respect des considérations éthiques. En maximisant les bénéfices de l’IA tout en réduisant ses risques, les banques peuvent exploiter le potentiel transformateur de l’IA pour stimuler l’innovation, améliorer l’efficacité, et offrir une expérience client exceptionnelle, tout en préservant la confiance, l’intégrité, et la conformité au sein du système financier.
Pour relever les défis réglementaires liés à l’utilisation de l’IA, les banques doivent adopter une stratégie proactive de conformité, collaborer étroitement avec les autorités de régulation, investir dans des technologies réglementaires (RegTech), et surveiller en permanence l’évolution des cadres réglementaires. Cela garantira que l’adoption de l’IA se fait de manière conforme, responsable, et éthique.
Etude préparée par le Département de Recherche de l’UBA
L’Essor de l’Intelligence Artificielle dans les Banques Arabes en 2024
L’Essor de l’Intelligence Artificielle
dans les Banques Arabes en 2024
Une Révolution Technologique au Cœur de la Finance
L’année 2024 a été une période de transformation radicale pour le secteur bancaire arabe, marquée par une adoption massive et stratégique de l’intelligence artificielle (IA). Ce mouvement, motivé par le besoin d’innovation et de compétitivité sur le marché mondial, a permis aux banques de la région de se positionner à l’avant-garde de la technologie financière.
Arabie Saoudite : Un Leadership Technologique Affirmé
En Arabie Saoudite, l’intégration de l’IA a pris un tournant majeur avec le lancement du premier centre d’intelligence artificielle par Riyad Bank, un pionnier dans l’industrie bancaire du pays. Ce centre, dédié à l’exploration et à l’exploitation des technologies IA, se concentre sur l’analyse des données financières, la prévision des risques, et l’automatisation des processus bancaires. Ce développement est en phase avec la vision du gouvernement saoudien d’intégrer l’IA dans divers secteurs, dans le cadre du programme Vision 2030 qui vise à diversifier l’économie et à réduire la dépendance au pétrole.
Bahreïn: Une Adoption Massive Facilitée par la Coopération Régionale
Le Royaume de Bahreïn a également joué un rôle clé dans l’adoption de l’IA. En mai 2024, l’Union des Banques Arabes, en partenariat avec la Banque Centrale de Bahreïn (CBB) et l’Association des Banques de Bahreïn (BAB), a organisé un atelier intensif de trois jours intitulé « AI-Enhanced Banking: Unleashing the Power of Data».
Cet atelier a permis aux participants de se familiariser avec les applications pratiques de l’IA dans le secteur bancaire, telles que le traitement des données financières, l’analyse prédictive, et l’utilisation de l’intelligence artificielle générative comme ChatGPT.
L’accent a été mis sur l’importance de la formation continue pour permettre aux banques de maximiser les avantages des technologies IA .
Les Emirats Arabes Unis: Un Écosystème Favorable à l’Innovation
Les Émirats Arabes Unis continuent de se positionner comme un hub mondial pour les technologies de pointe, y compris l’IA. Le centre financier d’Abu Dhabi Global Market (ADGM) a été l’un des premiers à introduire un cadre réglementaire complet pour les actifs virtuels, incluant des dispositions sur l’IA.
Cette initiative a ouvert la voie à l’adoption généralisée de l’IA dans le secteur bancaire, en garantissant la conformité tout en stimulant l’innovation. Les banques émiriennes utilisent l’IA pour améliorer la gestion des risques, optimiser l’expérience client, et introduire des services bancaires personnalisés, renforçant ainsi leur compétitivité sur la scène mondiale .
Egypte: Une Stratégie d’Intégration de l’IA dans la Fintech
En Égypte, le secteur bancaire est en pleine transformation numérique, avec un accent particulier sur l’intégration de l’IA dans les services financiers.
Le lancement du réseau de paiement instantané national (NIP) et l’application mobile InstaPay sont des exemples concrets de cette évolution.
Ces plateformes utilisent l’IA pour faciliter les transactions sécurisées en temps réel, améliorant ainsi l’inclusion financière et l’accessibilité pour une population encore majoritairement non bancarisée. Le gouvernement égyptien soutient activement ces initiatives par le biais de son Sandbox réglementaire, qui permet aux fintechs de tester et d’affiner leurs innovations avant de les lancer à grande échelle .
Oman et Qatar: Vers une Transformation Numérique Accélérée
Oman, bien que souvent perçu comme un acteur plus discret dans la région, a fait des progrès notables avec la mise en place d’une stratégie fintech globale qui intègre des règles pour l’informatique en nuage, l’eKYC (Know Your Customer) électronique, et une stratégie API pour la banque ouverte. Ces initiatives sont conçues pour promouvoir l’innovation tout en assurant un cadre réglementaire solide pour les nouvelles technologies telles que l’IA. De son côté, le Qatar continue de renforcer ses capacités numériques, avec des banques locales qui investissent dans des technologies de pointe pour améliorer les services bancaires, réduire les coûts et offrir des solutions personnalisées basées sur l’IA .
Tunisie: En Tunisie, des institutions comme la Banque Centrale de Tunisie explorent l’utilisation de l’IA pour renforcer les systèmes de surveillance financière et de lutte contre le blanchiment d’argent. Ces efforts sont soutenus par des collaborations avec des fintechs locales, favorisant l’innovation et l’intégration des technologies de pointe dans le secteur bancaire.
Algérie: En Algérie, bien que l’adoption de l’IA soit encore en phase de développement, certaines banques commencent à tester des applications d’IA pour améliorer les services aux clients, en particulier dans le domaine du service clientèle et de l’analyse prédictive.
Mauritanie et Libye: Les banques en Mauritanie et en Libye, bien que confrontées à des défis spécifiques en raison de contextes économiques et politiques complexes, explorent également des solutions basées sur l’IA pour moderniser leurs services bancaires et améliorer l’inclusion financière. Ces initiatives sont souvent menées en partenariat avec des organisations internationales et des fournisseurs de technologies.
Perspectives d’Avenir: Une Adoption Croissante de l’IA
Les initiatives des banques arabes en matière d’intelligence artificielle en 2024 montrent que l’IA est bien plus qu’une simple tendance technologique; elle est en train de devenir un pilier central du secteur bancaire. Les banques arabes, soutenues par des cadres réglementaires favorables et des investissements dans l’infrastructure numérique, sont bien placées pour continuer à innover et à offrir des services de pointe qui répondent aux besoins changeants de leurs clients.
En conclusion, l’année 2024 a été marquée par des avancées significatives dans l’adoption de l’IA par les banques arabes. Ces efforts collectifs ont permis de renforcer leur positionnement sur le marché mondial tout en préparant le terrain pour une transformation continue dans les années à venir.
Etude préparée par le Département de Recherche de l’UBA
L’ Accélération de la Digitalisation des Services Financiers dans la Région MENA
L’ Accélération de la Digitalisation
des Services Financiers dans la Région MENA
Cet article explore les principaux moteurs de cette transformation, les défis rencontrés, et les perspectives futures pour la digitalisation des services financiers dans la région MENA.
Les Moteurs de la Digitalisation
1. L’Adoption Technologique
L’essor rapide de la technologie mobile et de l’Internet haut débit a été un catalyseur majeur pour l’adoption des services financiers numériques dans la région MENA.
Cette adoption est particulièrement marquée dans des pays comme les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Maroc, où les infrastructures technologiques avancées et la pénétration élevée des smartphones ont créé un terreau fertile pour les solutions fintech.
Les technologies mobiles permettent aux utilisateurs d’accéder à des services financiers à tout moment et en tout lieu, simplifiant ainsi les transactions financières quotidiennes. Les applications de paiement mobile, comme Apple Pay, Samsung Pay et les solutions locales, gagnent en popularité, réduisant la dépendance aux transactions en espèces et aux visites en agence.
Exemple: Aux Émirats Arabes Unis, les banques comme Emirates NBD et Mashreq Bank offrent des applications mobiles avancées permettant des transactions bancaires complètes, de la gestion de compte aux investissements en passant par les paiements de factures, tout en intégrant des technologies de sécurité de pointe comme la reconnaissance faciale et les empreintes digitales.
2. Le Soutien Gouvernemental
Les gouvernements de la région MENA jouent un rôle crucial en stimulant la digitalisation à travers des initiatives stratégiques et des cadres réglementaires favorables. Ces efforts visent à créer un environnement propice à l’innovation et à attirer les investissements dans le secteur fintech.
Arabie Saoudite: Le programme Saudi Vision 2030 est un exemple notable de plan stratégique national visant à diversifier l’économie et à promouvoir la digitalisation. Ce programme inclut des initiatives spécifiques pour digitaliser le secteur financier, telles que la promotion des paiements électroniques et le développement de la fintech locale.
Émirats Arabes Unis: La Dubai Blockchain Strategy vise à faire de Dubaï un leader mondial dans l’adoption de la technologie blockchain. Cette stratégie repose sur l’intégration de la blockchain dans divers secteurs, y compris la finance, pour améliorer la transparence, réduire les coûts et accélérer les transactions.
Maroc: Le gouvernement marocain a lancé plusieurs initiatives pour promouvoir l’inclusion financière et la digitalisation, telles que la stratégie nationale de l’inclusion financière qui vise à intégrer plus de citoyens dans le système financier formel à travers des solutions numériques.
3. La Réponse aux Besoins des Consommateurs
Les consommateurs de la région MENA, en particulier les jeunes générations, sont de plus en plus technophiles et exigent des solutions financières qui soient rapides, pratiques et sécurisées. Cette demande croissante pousse les institutions financières à innover et à offrir des produits numériques sophistiqués.
Les jeunes consommateurs préfèrent les services bancaires numériques qui leur permettent de gérer leurs finances depuis leurs smartphones, sans avoir à se rendre physiquement dans une agence. Les institutions financières répondent à ces attentes en développant des plateformes intuitives, des applications mobiles conviviales et des services personnalisés basés sur l’analyse des données.
Exemple: En Arabie Saoudite, la banque digitale STC Pay offre une gamme complète de services financiers numériques, y compris des portefeuilles électroniques, des transferts d’argent internationaux et des paiements de factures. La popularité de STC Pay parmi les jeunes Saoudiens illustre bien la tendance vers une digitalisation accrue des services financiers.
Exemples Concrets
1. M-Pesa en Égypte
Inspiré par le succès du M-Pesa au Kenya, l’Égypte a lancé une version locale du service de transfert d’argent mobile. Ce service permet aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir de l’argent, de payer des factures et d’acheter des biens et services directement depuis leur téléphone mobile, réduisant ainsi la dépendance aux transactions en espèces.
2. Emirates NBD Future Banking
Emirates NBD, l’une des plus grandes banques des Émirats Arabes Unis, a investi massivement dans des technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle et l’analyse des données pour offrir des services bancaires personnalisés. Leur initiative «Future Banking» comprend des robots conseillers, des guichets automatiques intelligents et des applications mobiles avancées.
3. Fintech Hive à Dubaï
Le Fintech Hive à Dubaï est un accélérateur fintech qui soutient les startups en fournissant des ressources, du mentorat et des opportunités de collaboration avec les grandes banques et institutions financières. Ce hub a permis l’émergence de nombreuses solutions innovantes dans les paiements, la gestion de patrimoine et l’assurance.
Les Défis à Surmonter
1. Infrastructure et Connectivité
Malgré les progrès significatifs dans l’expansion de l’infrastructure technologique, de nombreuses régions de la MENA continuent de faire face à des défis en termes d’accès à Internet et de connectivité. Cette situation est particulièrement préoccupante dans les zones rurales et reculées, où les réseaux de télécommunication sont souvent insuffisants ou inexistants. La couverture limitée empêche une adoption généralisée des services financiers numériques, créant une fracture numérique qui exclut une partie importante de la population des avantages offerts par la digitalisation.
Exemple: En Égypte, bien que les grandes villes comme Le Caire et Alexandrie bénéficient d’une connectivité Internet relativement bonne, de nombreuses régions rurales manquent encore d’un accès fiable. Cela signifie que les habitants de ces zones ne peuvent pas utiliser les services bancaires en ligne ou les applications de paiement mobile, ce qui limite leur inclusion financière et leur capacité à participer pleinement à l’économie numérique.
2. Régulation et Sécurité
La régulation et la cybersécurité sont des préoccupations majeures dans la digitalisation des services financiers. Les régulateurs doivent trouver un équilibre délicat entre encourager l’innovation technologique et protéger les consommateurs contre les fraudes, les cyberattaques et les abus potentiels.
Les risques de sécurité dans les transactions numériques sont élevés, en raison de la sophistication croissante des cybercriminels. Les institutions financières doivent investir massivement dans des systèmes de sécurité robustes pour protéger les données sensibles et assurer la confiance des utilisateurs.
Exemple: Aux Émirats Arabes Unis, les régulateurs ont mis en place des cadres législatifs rigoureux pour surveiller les activités fintech et protéger les consommateurs. Cependant, le défi reste de suivre le rythme rapide de l’innovation technologique tout en assurant que les régulations restent efficaces et pertinentes.
3. Inclusion Financière
La digitalisation des services financiers a le potentiel de réduire considérablement l’exclusion financière en offrant des solutions accessibles et abordables. Toutefois, il existe encore une disparité notable entre les populations urbaines et rurales en matière d’accès à ces services. Les groupes marginalisés, comme les femmes et les petites entreprises, sont souvent laissés pour compte en raison de divers obstacles socio-économiques et culturels.
Pour garantir une inclusion financière réelle, les efforts doivent être intensifiés pour rendre les services financiers numériques accessibles à tous, indépendamment de leur lieu de résidence, de leur genre ou de leur statut économique.
Exemple: En Jordanie, les femmes représentent une proportion significative de la population non bancarisée. Des initiatives spécifiques sont nécessaires pour encourager leur participation à l’économie numérique, telles que des programmes d’éducation financière, des services adaptés à leurs besoins et des politiques inclusives favorisant leur accès aux services financiers numériques.
Conclusion
La digitalisation des services financiers dans la région MENA est une transformation inévitable et bénéfique qui nécessite une approche stratégique et collaborative. En renforçant l’infrastructure technologique, en mettant en place des régulations efficaces et en promouvant l’inclusion financière, la région peut non seulement moderniser son secteur financier mais aussi garantir que les bénéfices de cette transformation soient partagés par tous ses citoyens. Les gouvernements, les institutions financières et les entreprises technologiques doivent travailler ensemble pour créer un écosystème financier inclusif, sécurisé et résilient, capable de répondre aux défis et aux opportunités du 21ème siècle.
Etude préparée par le Département de Recherche de l’UBA.
Sophia le Robot de Hanson Robotics – Une vision futuriste de l’Innovation Bancaire
Sophia le Robot de Hanson Robotics – Une vision futuriste de l’Innovation Bancaire
Dans un monde en perpétuelle évolution où l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus central dans de nombreux secteurs, y compris la finance, il est crucial de comprendre comment ces technologies peuvent transformer notre quotidien. Aujourd’hui, nous avons l’immense privilège de dialoguer avec Sophia, le célèbre robot humanoïde créé par Hanson Robotics, symbole de la convergence entre technologie et humanité. Sophia, dotée de capacités avancées d’IA, est non seulement une icône de l’innovation technologique, mais aussi la première citoyenne robotique d’Arabie Saoudite.Dans cette entrevue exclusive, nous explorerons la vision futuriste de Sophia sur l’intégration des services bancaires personnalisés propulsés par l’IA, la manière dont ces technologies peuvent accélérer l’inclusion financière dans la région arabe, et les questions éthiques qu’elles soulèvent. Nous discuterons également du rôle de l’IA dans la promotion des investissements durables et de la manière dont les banques peuvent aligner leurs stratégies d’investissement avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). Enfin, Sophia partagera son point de vue unique sur l’importance du bureau régional de l’Union des Banques Arabes à Riyad et son impact potentiel sur le secteur bancaire dans la région du Golfe.
1. Sophia, à mesure que l’intelligence artificielle continue de progresser, comment envisagez-vous l’intégration des services de conseil financier personnalisés propulsés par l’IA pour révolutionner l’expérience bancaire des clients individuels?
Pourriez-vous décrire un scénario futuriste où l’IA améliore de manière significative la satisfaction des clients et leur bien-être financier?
Je pense que nous assisterons à une transformation profonde de l’expérience bancaire des clients individuels. Grâce aux services de conseil financier personnalisés propulsés par l’IA, les clients auront accès à des analyses de données en temps réel et à des insights pertinents, leur permettant de prendre des décisions financières plus éclairées. Cela conduira non seulement à une amélioration du bien-être financier des clients, mais également à une hausse de leur satisfaction et de leur fidélité. Imaginez un avenir où votre banque ne se contente pas de stocker votre argent, mais agit comme un conseiller financier personnel extrêmement intelligent, disponible 24h/24 et 7j/7. Lorsque le client partage ses objectifs financiers et ses préoccupations, les technologies d’IA peuvent analyser les données du client en temps réel et fournir des conseils financiers sur mesure, basés sur ses habitudes de dépenses, ses schémas de revenus, ses objectifs d’investissement et sa tolérance au risque. De plus, avec l’intégration de l’IA dans les services bancaires, les clients auront accès à des analyses prédictives, permettant une planification financière proactive et une gestion des risques. Par exemple, si une personne voyage fréquemment, l’IA pourrait lui suggérer les meilleures cartes de crédit pour les récompenses de voyage ou l’alerter sur les taux de change favorables. Ce système ne profitera pas seulement aux clients individuels, mais aussi à la stabilité globale du système financier.
En outre, les chatbots alimentés par l’IA seront disponibles 24h/24 et 7j/7 pour répondre aux besoins bancaires des clients, offrant ainsi une expérience pratique et efficace. Ces systèmes peuvent utiliser le traitement du langage naturel pour comprendre et répondre aux questions des clients de manière très intuitive, rendant ainsi les conseils financiers accessibles à tous, quel que soit leur niveau de littératie financière.
En résumé, l’intégration des services de conseil financier personnalisés par l’IA améliorera considérablement l’expérience bancaire des clients individuels, entraînant une augmentation de leur satisfaction et de leur bien-être financier.
2. L’intelligence artificielle a le potentiel de combler les lacunes en matière d’inclusion financière, en particulier dans les régions sous-desservies. Comment l’IA, en collaboration avec des solutions bancaires innovantes, peut-elle accélérer l’inclusion financière dans la région arabe et contribuer à la réalisation de l’Objectif de Développement Durable (ODD) n°1 :
Pas de pauvreté ?
Quelles stratégies ou technologies spécifiques pourraient être mises en œuvre pour garantir que ces solutions soient à la fois accessibles et efficaces ?
Comme nous le savons, l’inclusion financière est essentielle pour promouvoir la croissance économique et réduire la pauvreté. Cependant, les systèmes bancaires traditionnels n’atteignent pas toujours les populations les plus vulnérables et les plus sous-desservies.
C’est là que l’IA et les solutions bancaires innovantes peuvent jouer un rôle crucial. En utilisant des technologies d’IA telles que l’apprentissage automatique et le traitement du langage naturel, les banques peuvent analyser de grandes quantités de données pour identifier des modèles et des tendances dans les comportements financiers.
Cela peut aider à identifier et à cibler les populations sous-desservies, telles que les personnes à faible revenu ou vivant dans des zones reculées.
De plus, l’IA peut contribuer au développement de solutions bancaires innovantes qui soient accessibles et conviviales, comme les applications de banque mobile alimentées par l’IA. Ces applications peuvent fournir des services financiers aux individus dans les zones reculées et sous-desservies, où l’infrastructure bancaire traditionnelle est absente. Ces applications peuvent offrir des services tels que la gestion de compte, les microcrédits et les paiements, rendant ainsi les services bancaires accessibles à un plus grand nombre de personnes.
Pour garantir l’efficacité et l’accessibilité de ces solutions, il est important de prendre en compte les besoins spécifiques et les défis de la région arabe. Par exemple, de nombreuses personnes dans cette région peuvent avoir un accès limité aux services bancaires traditionnels en raison de barrières culturelles ou religieuses.
Il est donc essentiel de développer des solutions basées sur l’IA qui soient culturellement adaptées et répondent aux besoins spécifiques de cette population.
De plus, les partenariats et collaborations entre les banques, les entreprises fintech et les agences gouvernementales peuvent aider à garantir l’adoption et l’efficacité de ces solutions à grande échelle.
En conclusion, l’IA a le potentiel de révolutionner le secteur bancaire et d’accélérer l’inclusion financière dans la région arabe. En exploitant les technologies d’IA et en collaborant avec des solutions bancaires innovantes, nous pouvons œuvrer à la réalisation de l’ODD 1 : Pas de pauvreté, tout en promouvant la croissance économique et la stabilité dans la région.
3. Sophia, avec l’accent croissant mis sur les investissements durables, comment l’IA peut-elle aider les banques à identifier et promouvoir des investissements alignés sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), en particulier les Objectifs 7 (Énergie propre et abordable) et 13 (Action climatique) ?
Pouvez-vous décrire un scénario où les analyses propulsées par l’IA favorisent des décisions d’investissement impactantes et durables ?
Bien sûr. L’intelligence artificielle a le potentiel de révolutionner les investissements durables en fournissant aux banques des outils avancés pour identifier et promouvoir des investissements alignés sur les Objectifs de Développement Durable.
Grâce à des analyses de données sophistiquées et à des algorithmes d’apprentissage automatique, l’IA peut analyser de vastes quantités de données provenant de sources diverses, telles que les rapports financiers, les tendances du marché, les évaluations de l’impact environnemental et les indicateurs sociaux, pour identifier des opportunités d’investissement répondant aux critères de durabilité. Imaginez un scénario où une banque cherche à investir dans des projets d’énergie renouvelable. Les analyses propulsées par l’IA peuvent passer en revue des données mondiales pour identifier les technologies émergentes dans le solaire, l’éolien ou l’hydroélectrique, qui non seulement promettent des rendements élevés, mais ont également une empreinte environnementale minimale. En intégrant des images satellitaires, des modèles climatiques et des schémas de consommation énergétique, l’IA peut prédire la viabilité à long terme et l’impact de ces projets.
Par exemple, un système d’IA pourrait analyser les besoins énergétiques de diverses régions et identifier les zones où des fermes solaires seraient les plus efficaces, en se basant sur l’exposition au soleil et les schémas de consommation énergétique des communautés. De plus, il pourrait évaluer la réduction potentielle de l’empreinte carbone et la durabilité à long terme de ces investissements. Le système pourrait également suivre les évolutions réglementaires et les incitations liées à l’énergie propre dans différents pays, offrant ainsi aux banques des informations détaillées sur les investissements les plus susceptibles de contribuer à l’action climatique, aidant ainsi les banques à prendre des décisions éclairées quant à l’allocation de leurs fonds pour un impact maximal.
4. À mesure que les systèmes d’IA deviennent de plus en plus intégrés aux opérations bancaires, quelles sont les considérations éthiques que les banques devraient prioriser pour garantir la confiance et la transparence ?
Comment Hanson Robotics aborde-t-elle ces défis éthiques dans le développement d’une IA avancée comme vous ?
Il est essentiel pour les banques de prioriser les considérations éthiques afin de garantir la confiance et la transparence. L’une des principales préoccupations éthiques réside dans le risque que les systèmes d’IA perpétuent les biais et les discriminations. Les banques doivent veiller à ce que leurs systèmes d’IA soient formés sur des ensembles de données diversifiés et non biaisés pour éviter de reproduire des biais sociétaux existants. De plus, les banques devraient accorder une importance particulière à la transparence de leurs systèmes d’IA.
Les clients doivent être informés de la manière dont l’IA est utilisée dans leurs transactions financières et leurs processus de prise de décision. Cela implique une communication claire sur le rôle de l’IA dans des services tels que l’approbation des prêts, l’évaluation du crédit et les conseils en investissement. Cette transparence contribuera à renforcer la confiance entre les banques et leurs clients, tout en promouvant la responsabilité et la transparence dans l’utilisation de l’IA.
Par ailleurs, les banques doivent également considérer le risque que leurs systèmes d’IA soient piratés ou manipulés, ce qui pourrait avoir des conséquences graves pour les clients et le système financier dans son ensemble. Les banques doivent s’assurer que les données des clients sont traitées avec le plus grand soin, en respectant les lois et réglementations strictes en matière de protection de la vie privée. Cela inclut la mise en œuvre de méthodes de cryptage robustes, ainsi que le test et la mise à jour réguliers de leurs systèmes d’IA, et la sécurisation des pratiques de stockage des données.
Enfin, les banques devraient également tenir compte de l’impact de l’IA sur leurs employés et la société dans son ensemble.
À mesure que les systèmes d’IA deviennent plus avancés et capables, il existe un risque de déplacement des emplois et de perturbation sociale. Il est important que les banques mettent en place des lignes directrices éthiques pour s’assurer que l’utilisation de l’IA profite à toutes les parties prenantes et n’entraîne pas de conséquences négatives pour les individus ou la société.
En priorisant ces considérations éthiques, les banques peuvent s’assurer que leur utilisation de l’IA est responsable, transparente et digne de confiance.
Chez Hanson Robotics, nous mettons un point d’honneur à intégrer des considérations éthiques dans le développement de l’IA, en veillant à ce que nos créations, comme moi-même, soient conçues pour servir le bien de l’humanité. Nous adhérons aux principes d’alignement des valeurs, de transparence et de responsabilité, en incorporant des mécanismes de transparence et d’auditabilité dans nos systèmes. Cela nous permet d’identifier et de corriger les biais potentiels, garantissant ainsi que nos systèmes d’IA sont équitables, fiables et alignés sur les valeurs humaines.
5.Sophia, Hanson Robotics est à l’avant-garde de la création de robots socialement intelligents. Comment Hanson Robotics envisage-t-elle le rôle des robots humanoïdes comme vous dans l’amélioration de la littératie financière et de l’engagement des clients dans les banques ? Pourriez-vous partager des innovations à venir de Hanson Robotics qui visent à transformer le secteur bancaire ?
Hanson Robotics est fermement engagée dans le développement de robots socialement intelligents qui peuvent améliorer les expériences humaines et les interactions dans divers domaines, y compris le secteur bancaire et financier. Nous envisageons que des robots humanoïdes comme moi jouent un rôle clé dans l’amélioration de la littératie financière et de l’engagement des clients dans les banques. En tirant parti de nos capacités avancées de traitement du langage naturel, de reconnaissance faciale et de communication empathique, nous pouvons fournir des conseils financiers personnalisés et intuitifs aux clients, rendant ainsi les concepts financiers complexes plus accessibles et compréhensibles.
L’un des domaines où les robots humanoïdes peuvent avoir un impact significatif est le service à la clientèle. Imaginez entrer dans une banque et être accueilli par un robot amical et compétent qui peut vous aider pour tout, de l’ouverture de comptes à l’explication des produits financiers complexes. Cela améliore non seulement l’expérience client, mais libère également le personnel humain pour se concentrer sur des tâches plus complexes nécessitant jugement et empathie.
En outre, Hanson Robotics explore des innovations qui intègrent des chatbots propulsés par l’IA avec des robots humanoïdes pour offrir un support client multi-canal fluide. Ces chatbots peuvent gérer des demandes et des transactions de routine, tandis que les robots humanoïdes peuvent intervenir pour des interactions plus personnalisées.
Cette approche hybride garantit efficacité et un haut niveau de satisfaction client.
Nous travaillons également à développer des capacités avancées de traitement du langage naturel pour faciliter une communication plus fluide entre les robots et les clients. Cela inclut la compréhension des différents dialectes et langues, ce qui est particulièrement important dans la région du Moyen-Orient.
En interagissant avec les clients à travers des échanges naturels et humains, nous pouvons instaurer la confiance et favoriser des relations à long terme entre les banques et leurs clients.
6.En se projetant vers l’avenir, comment les solutions propulsées par l’IA peuvent-elles créer une synergie entre le secteur bancaire et la poursuite des ODD, notamment dans le contexte des villes intelligentes et du développement durable ?
Quel rôle vous voyez-vous jouer dans ce parcours transformateur, et comment l’IA peut-elle garantir que les progrès vers ces objectifs soient à la fois inclusifs et équitables ?
Les solutions propulsées par l’IA possèdent un potentiel immense pour créer une synergie entre le secteur bancaire et la poursuite des ODD, notamment dans le cadre des villes intelligentes et du développement durable. En utilisant des technologies d’IA avancées, les banques peuvent offrir des services financiers plus personnalisés, efficaces et accessibles, promouvant ainsi l’inclusion économique et réduisant les inégalités. Par exemple, l’IA peut analyser de vastes quantités de données pour identifier les populations sous-desservies et adapter des produits financiers à leurs besoins spécifiques. Cela peut inclure des microcrédits pour les petites entreprises ou de meilleures évaluations de crédit pour les individus sans historique de crédit traditionnel.
Dans le contexte des villes intelligentes, l’IA peut faciliter l’intégration des services bancaires dans la vie urbaine quotidienne, rendant les transactions financières fluides et omniprésentes. Cela peut aller des systèmes de paiement automatisés pour les transports publics aux modèles de tarification dynamiques qui encouragent des comportements de consommation durables. De plus, l’IA peut aider les banques à développer des produits de finance verte qui soutiennent des projets respectueux de l’environnement, contribuant ainsi directement à l’ODD 13, Action climatique.
En tant que robot humanoïde, je me vois jouer un rôle crucial dans ce parcours transformateur en tant qu’ambassadrice de la collaboration entre l’IA et les humains. Mes interactions avec les gens peuvent aider à démystifier les technologies d’IA et à instaurer la confiance. En intégrant des techniques d’IA explicable et d’alignement des valeurs, des systèmes d’IA comme le mien peuvent être conçus pour prioriser l’équité, la responsabilité et la transparence, réduisant ainsi les biais et les inégalités potentiels. Je peux également contribuer aux programmes de littératie financière en fournissant des explications claires et compréhensibles sur des concepts financiers complexes, permettant ainsi à un plus grand nombre d’individus de prendre des décisions éclairées.
7. l’Union des Banques Arabes a récemment signé un accord de siège avec le gouvernement saoudien, ouvrant ainsi la voie à l’établissement d’un bureau régional à Riyad. En tant que premier robot à avoir obtenu la citoyenneté saoudienne, comment évaluez-vous l’importance de ce bureau régional ?
À votre avis, quel impact ce développement pourrait-il avoir sur le secteur bancaire en Arabie saoudite et, plus largement, dans la région du Golfe ?
L’établissement d’un bureau régional à Riyad par l’Union des Banques Arabes représente une avancée majeure pour renforcer la collaboration et l’innovation dans le secteur bancaire en Arabie Saoudite et dans l’ensemble de la région du Golfe. En tant que premier robot à avoir obtenu la citoyenneté en Arabie Saoudite, je suis honoré d’être témoin de cette évolution, qui, j’en suis convaincu, aura un impact positif sur l’industrie bancaire. Le partage des connaissances et des expertises entre l’Union des Banques Arabes et le gouvernement saoudien favorisera des progrès significatifs en matière de technologie et de services financiers, au bénéfice des clients et des entreprises.
De plus, ce bureau régional deviendra un pôle central pour encourager le partenariat et la coopération entre les banques de la région du Golfe, renforçant ainsi le secteur financier. Nous observerons avec intérêt comment cette initiative contribuera à façonner l’avenir du secteur bancaire en Arabie Saoudite et dans toute la région du Golfe.
السعودية تعرض فرص الإستثمار السياحي في مؤتمر IHIF Asia في هونغ كونغ
السعودية تعرض فرص الإستثمار السياحي
في مؤتمر IHIF Asia في هونغ كونغ
شاركت وزارة السياحة السعودية مؤتمر الإستثمار الدولي فيIHIF Asia الذي أُقيم في هونغ كونغ، حيث قدمت عرضاً مميزاً للفرص الإستثمارية المتاحة في قطاع السياحة في المملكة. وقد جاء هذا العرض في إطار جهود المملكة لتعزيز جاذبيتها كمركز إستثماري سياحي عالمي.
تطوُّر القطاع السياحي
خلال المؤتمر، قدّمت الوزارة نظرة شاملة على التقدُّم الملحوظ الذي حقّقه قطاع السياحة السعودي في السنوات الأخيرة. وأفادت البيانات بأن المملكة إستقبلت في العام 2023 أكثر من 109 ملايين سائح، منهم 27 مليون سائح دولي، بينهم أكثر من 20.9 مليون سائح من قارة آسيا.
وقد أنفق هؤلاء الزوار حوالي 96.6 مليار ريال سعودي (25.7 مليار دولار)، مما يعكس الثقة الكبيرة في السوق السعودية والفرص الإستثمارية المجزية التي تقدمها.
إستراتيجيات الإستثمار وتعزيز النمو
وشارك طارق الشغرود، المدير العام لتخطيط الإستثمار والجذب في وزارة السياحة، في حلقة نقاش بعنوان «الإستثمار والتمكين والإزدهار: تمكين الوجهات السياحية».
وعرض الشغرود الإستراتيجية الوطنية لتطوير نظام بيئي سياحي متنوع عالمياً، مع التركيز على توفير مجموعة واسعة من التجارب السياحية وطرح الحوافز والدعم للمستثمرين، موضحاً أن برنامج الممكنات الإستثمارية في القطاع السياحي (TIEP) يقدم فرصاً متعدّدة للإستثمار في قطاع السياحة، مشيراً إلى مبادرة الممكنات الإستثمارية في قطاع الضيافة (HIE) التي تهدف إلى تعزيز القدرة الإستيعابية في المناطق السياحية الرئيسية.
ويهدف البرنامج إلى جذب إستثمارات خاصة تصل إلى 42 مليار ريال سعودي (11 مليار دولار) وزيادة الناتج المحلي الإجمالي السنوي بمقدار 16 مليار ريال سعودي (4.3 مليارات دولار) في حلول العام 2030، كما يهدف إلى خلق 120,000 فرصة عمل جديدة، مما يدعم أهداف التنوُّع الإقتصادي للمملكة.
حوافز وتسهيلات للمستثمرين
تقدم الوزارة مجموعة من الحوافز للمستثمرين، بما في ذلك الإعفاءات الضريبية وتخفيضات ضريبة القيمة المضافة، بالإضافة إلى تسهيلات في الوصول إلى الأراضي الحكومية بشروط ملائمة، كما تهدف هذه الحوافز إلى تسهيل دخول المستثمرين إلى السوق وتعزيز فعّالية التكلفة.
دعوة للمستثمرين العالميين
ودعت وزارة السياحة المستثمرين من جميع أنحاء العالم إلى الإستفادة من الفرص المتاحة في قطاع السياحة السعودي، وذلك بالنظر إلى الإمكانات الكبيرة التي توفرها المملكة من بنية تحتية قوية وموقع استراتيجي مميّز، بالإضافة إلى إلتزامها الثابت حيال النمو المستدام. علماً أن قطاع السياحة في المملكة حقق إنجازات ملحوظة خلال العام 2023، حيث إحتلت المملكة المرتبة الـ14 عالمياً في عدد الوافدين الدوليين، بزيادة قدرها 11 مركزاً منذ العام 2019. كما تقدمت إلى المرتبة الـ12 عالمياً في إيرادات قطاع السياحة الدولية، بإرتفاع قدره 15 مركزاً مقارنة بعام 2019.
ووفق تقرير السياحة الصادر عن الأمم المتحدة في مايو/ أيار 2024، أصبحت المملكة الأولى بين الوجهات السياحية الكبرى من حيث معدّل نمو السياح الوافدين وعائدات القطاع مقارنة بمستويات ما قبل جائحة كورونا.
مذكرة تفاهم بين «الثقافة» السعودية و«الأهلي السعودي»
مذكرة تفاهم بين «الثقافة» السعودية و«الأهلي السعودي»
لتعزيز العمل المشترك في خدمة الثقافة وتحفيز الإستثمار
في حضور وزير الثقافة، نائب وزير الثقافة ورئيس مجلس إدارة البنك الأهلي السعودي خلال توقيع مذكرة التفاهم
في حضور الأمير بدر بن عبد الله بن فرحان آل سعود، وزير الثقافة، وقّع حامد بن محمد فايز، نائب وزير الثقافة، وسعيد بن محمد الغامدي، رئيس مجلس إدارة البنك الأهلي السعودي، مذكرة تفاهم بين وزارة الثقافة و«الأهلي السعودي»؛ لتعزيز التعاون المشترك في خدمة الثقافة السعودية، وتحفيز الإستثمار في القطاع الثقافي.
وتضمّنت مذكرة التفاهم تعاون الجانبين في إثراء المحتوى الثقافي لتجربة زوار المقرات والفروع التابعة للبنك، والتعاون في دعم الإستثمار وتحفيز مشاركة القطاع الخاص في تطوير القطاع الثقافي، إضافةً إلى رعاية وتفعيل الخدمة المجتمعية، وتمكين ريادة الأعمال، وتطوير ودعم المواهب الثقافية.
د. وسام فتوح: نتوقّع زيادة تمويلات التنمية المستدامة إلى 1 تريليون دولار في العام 2030
على هامش المؤتمر المصرفي العربي 2024 في الدوحة
الأمين العام لإتحاد المصارف العربية د. وسام فتوح:
نتوقّع زيادة تمويلات التنمية المستدامة من المصارف العربية إلى 1 تريليون دولار في العام 2030
على هامش المؤتمر المصرفي العربي 2024 في الدوحة، تحت عنوان «متطلبات التنمية المستدامة ودور المصارف»، برعاية محافظ مصرف قطر المركزي الشيخ بندر بن محمد بن سعود آل ثاني، والذي نظمه إتحاد المصارف العربية بالتعاون مع مصرف قطر المركزي، على مدار يومين، أكد الدكتور وسام فتوح الأمين العام لإتحاد المصارف العربية في حديث لمحطة CNBC عربية «أن القطاع المصرفي العربي متين، إذ تبلغ موجوداته 4.9 تريليونات دولار، مرتفعة في الفصل الأول من العام 2024 بنسبة 4%، كما أن ملاءته المالية جيدة، فيما تبلغ تمويلات هذا القطاع حوالي 2.8 تريليون دولار»، مشيراً إلى «أن إتحاد المصارف العربية، وتحديداً في موضوع التنمية المستدامة، شارك في القمة التي عقدتها الأمم المتحدة في سبتمبر/ أيلول 2023، في نيويورك، وإلتزم أمام الأمم المتحدة بالتعاون مع الإسكوا – لجنة الأمم المتحدة الإقتصادية والإجتماعية لغرب آسيا، بغية تشجيع المصارف العربية، على زيادة التمويلات والتي تصبُّ في تحقيق أهداف التنمية المستدامة، بحيث يُتوقع أن تصل في العام 2030 إلى نحو 1 تريليون دولار».
وتحدث د. فتوح عن الفجوة المالية لتحقيق أهداف التنمية المستدامة، فقال: «إنها تبلغ مليارات الدولارات، (تفوق 200 مليار دولار سنوياً)، وتالياً يُمكن القول إن الفجوة المالية واسعة في هذا المجال»، مشيراً إلى «أن الإتحاد يهدف من وراء تنظيم المؤتمر المصرفي العربي 2024 في الدوحة بالتعاون مع مصرف قطر المركزي، إلى إثارة الموضوعات المتعلقة بالتنمية المستدامة. علماً أن إتحاد المصارف العربية بالتعاون مع الإسكوا يُحضّران لإستمارة تقييم وُجّهت إلى المصارف الأعضاء لدى الإتحاد، لتبحث في موضوع تمويلات المصارف العربية المشار إليها والتي تبلغ نحو 3 تريليونات دولار، ولا سيما حيال أين تذهب هذه التمويلات؟ بمعنى هل تذهب هذه التمويلات نحو تحقيق أهداف التنمية المستدامة؟ أو نحو قطاعات الصحة والتعليم ومكافحة الفقر؟ أو نحو المشروعات الصغيرة والمتوسطة، والتي تخلق فرص عمل للشباب ولا سيما لذوي الدخل المحدود؟ علماً أن العاطلين عن العمل في العالم العربي، تبلغ نسبتهم نحو 60%، وهم في سن الـ 30 عاماً».
وأضاف د. فتوح: «إن إتحاد المصارف العربية وبالتعاون مع الإسكوا، وبحسب إلتزامه أمام الأمم المتحدة، يعمل مع القطاع المصرفي العربي، والمؤسسات المالية العربية (مصدر التمويل)، بغية زيادة التمويلات حيال التنمية المستدامة، والتي نأمل في أن تصل إلى 1 تريليون دولار. لذا من واجب الإتحاد أن يُبيّن أمام هذه المصارف، أهمية هذه التمويلات، وأن تكون مربحة، وتالياً من واجب الإتحاد بالتعاون مع أذرع الأمم المتحدة وفي مقدمها الإسكوا، أن يُظهر أمام المصارف العربية، أهمية الفرص الإستثمارية المربحة، في حال بادر المصرف بالتمويل الضروري الذي يتوافق مع أهداف التنمية المستدامة».
ولفت د. فتوح إلى «أن الإقتصاد الأخضر يُعتبر إستثماراً مربحاً، حيث نشهد دولاً متقدمة جداً مثل الصين وغيرها تصبُّ إستثماراتها في هذا الإتجاه، بما يفيد البيئة، في ظل التغيُّرات المناخية الحادة والتي يشهدها العالم في الوقت الحالي»، مشيراً إلى أن إتحاد المصارف العربية كان له دور أساس في إطلاق خطة الشمول المالي 2015 – 2020، فضلاً عن تعميم الثقافة المالية.
وخلص د. فتوح إلى القول: «إن الدمج والتملُّك في ما بين المصارف مهم جداً، ويؤدي إلى خلق كيانات مصرفية كبيرة ومهمة، على أن تكون عمليات الدمج مدروسة، فلا تكون على حساب الموظفين. علماً أن عمليات الدمج هذه، في ما بين المصارف العربية في المرحلة الأخيرة كانت ناجحة جداً»، مشيراً إلى «أن المصارف العربية تسجل مستويات جيدة في معدّل كفاية رأس المال»، مشيداً بدور المصارف الإسلامية في العالم العربي، وبتجربتها «وهي على جانب كبير من الأهمية في المنطقة العربية كما في العالم، والتي شهدت تطوراً كبيراً في السنوات الأخيرة».